Eric Zemmour face à la justice. Une confrontation qui a un air de déjà vu et qui va bientôt se reproduire. Selon une information révélée par "Le Parisien", le polémiste vient d'être convoqué par le tribunal correctionnel de Paris suite à ses propos tenus le 28 septembre dernier lors de la convention de la droite. Il est attendu à la barre le 22 janvier prochain. Cette procédure fait suite à la réaction du CSA. Saisi après la diffusion en direct de l'intégralité du discours d'Eric Zemmour sur l'antenne de LCI, le gendarme de l'audiovisuel avait adressé une mise en garde à la chaîne info du groupe TF1 et en avait appelé au procureur de la République.
Selon l'AFP, dans cette affaire, Eric Zemmour est cité à comparaître pour "injure publique à caractère racial" et pour "provocation publique à la haine raciale". Dans ce discours virulent tenu lors de la convention organisée par des proches de Marion Maréchal, Eric Zemmour s'en était pris aux immigrés "colonisateurs" et à "l'islamisation de la rue". "Tous nos problèmes aggravés par l'immigration sont aggravés par l'islam" avait également déclaré le polémiste. Trois jours après la tenue de ce discours, et trois semaines avant la réaction du CSA, le parquet de Paris avait annoncé l'ouverture d'une enquête.
Ce premier front judiciaire en précède peut-être un autre. Eric Zemmour risque également d'être inquiété pour des propos tenus sur CNews, chaîne sur laquelle il officie quotidiennement depuis le 14 octobre dernier. La semaine dernière, statuant sur les propos tenus par le polémiste le 23 octobre dernier sur le général Bugeaud, le CSA avait adressé une mise en demeure à CNews et saisi le procureur de la République, déjà saisi dans ce dossier il y a plus d'un mois par Pierre Serne, conseiller régional d'Île-de-France et porte-parole du mouvement Génération.s, créé par Benoît Hamon. Considérant la mise en demeure du CSA "injustifiée", CNews avait annoncé contester la décision du gendarme de l'audiovisuel devant le Conseil d'État.
Le polémiste est un familier de la justice. Il a déjà été condamné à plusieurs reprises. En septembre dernier, il avait été définitivement condamné à 3.000 euros d'amende pour provocation à la haine religieuse après des propos anti-musulmans tenus en 2016 dans "C à vous". Éric Zemmour avait déjà été condamné en 2011 pour provocation à la haine, après avoir déclaré à la télévision que "la plupart des trafiquants sont noirs et arabes, c'est comme ça, c'est un fait". En revanche, poursuivi pour avoir notamment affirmé dans un journal italien que les musulmans "ont leur code civil, c'est le Coran", il avait été relaxé en appel l'an dernier.