Pour la première fois de son histoire, RMC a dépassé la barre des 8 points d'audience (soit 4.211.000 auditeurs en moyenne par jour) entre novembre et décembre 2012, selon les chiffres d'audience publiés ce matin par Médiamétrie. Un cap symbolique pour une radio qu'Alain Weill a rachetée au bord de l'agonie en 2000 et qu'il a totalement reformatée en 2001. Interrogé aujourd'hui par puremedias.com, le PDG de NextRadioTV s'est félicité du chemin parcouru.
Propos recueillis par Benoît Daragon.
puremedias.com : Comment jugez vous cette barre symbolique que vient de dépasser RMC ?
Alain Weill : Si on se souvient de l'état de RMC il y a 10 ans, ce résultat d'audience est inimaginable. RMC était menacée de disparition. Nous avons repris la radio, l'avons installée à Paris et nous avons tout reconstruit de A à Z. On nous aurait dit à l'époque que nous allions faire 6 ou 7 points d'audience en 2012 on ne l'aurait pas cru. Alors 8... !
A l'époque où vous avez racheté RMC, la station n'avait pratiquement plus aucun auditeur...
Oui, il a fallu repartir de zéro. Mais le fait de rebâtir entièrement RMC, de lancer une équipe entièrement renouvelée, nous a sans doute aidés à être vue comme une nouvelle radio. Avec un côté "nouvel entrant" comme on dit en télévision. Depuis 10 ans, pour toutes les stations, généralistes comme musicales, la tendance générale est à l'érosion des audiences. Il n'y a que la nôtre qui enchaîne record sur record et affiche une telle progression ininterrompue depuis une décennie. A Médiamétrie, ils n'ont jamais vu ça !
Pensez-vous pouvoir faire mieux ou avez-vous atteint un maximum ?
On a encore un fort potentiel de progression dans le Nord déjà (où RMC n'a des fréquences que depuis 2008, ndlr). Et puis grâce à notre stratégie internet performante, et au lancement, sur la TNT gratuite, de RMC Découverte, je pense que la marque peut encore, à moyen terme, gagner des auditeurs.
On a l'impression que vos équipes se sont fixées comme objectif de battre France Info et Europe 1 qui ont respectivement 310.000 et 580.000 auditeurs de plus que vous. C'est l'objectif que vous leur avez donné ?
Non. Le seul objectif que nous nous sommes fixés c'est de continuer à progresser. Nous sommes ambitieux et humbles par rapport à nos concurrents. Mais bien sûr, on voit que le podium des trois premières radios de France n'est plus très loin... Mais ce n'est pas l'objectif.
RMC est-elle capable de gagner encore les 500.000 auditeurs qui la séparent d'Europe 1 ?
Ce n'est pas impossible !
On a l'impression qu'il y a parfois de fortes tensions entre les radios...
Non non. Les relations entre les radios concurrentes sont normales. J'ai reçu des SMS de félicitations ce matin de plusieurs personnes travaillant chez RTL ou Europe 1. Toutes les radios généralistes se portent bien et c'est une bonne nouvelle pour l'ensemble des stations.
RMC c'est avant tout un ton. Estimez-vous être copié par ceux qui multiplient les rendez-vous de libre antenne notamment ?
Notre ton et la stabilité de nos équipes depuis 12 ans nous ont permis de nous imposer. Nous avons fait une antenne populaire, avec une personnalité. Et en même temps, contrairement aux idées reçues, elle est très écoutée des CSP+ (catégories socio-professionnelles supérieures, ndlr). Car les actifs préfèrent écouter de l'info sur RMC jusqu'à 14 heures ou du sport plutôt qu'un jeu ou un divertissement comme le proposent en journée les autres généralistes. Et j'estime que les bonnes idées sont toujours copiées. Et nous-même copions de temps en temps les idées des autres quand elles sont bonnes. Après, RMC n'a jamais eu besoin de copier pour innover.
Malgré la crise, votre groupe qui contient aussi BFM et BFMTV a réalisé une croissance à deux chiffres de son chiffre d'affaires sur les 9 premiers mois de l'année 2012. Cette tendance va-t-elle se confirmer sur l'ensemble de l'année ?
Oui. Nous avons réalisé une très bonne année 2012. Nos radios se portent bien économiquement, notamment grâce à ce record de RMC. Et BFMTV a vécu une année exceptionnelle. Notre force, c'est d'avoir réussi à dupliquer la réussite de RMC avec BFMTV.