Après Thierry Ardisson fin octobre, Denis Brogniart en décembre et Karine Le Marchand le mois dernier, Alessandra Sublet est la quatrième invitée spéciale de la saison et la deuxième de l'année 2021 de puremedias.com ! L'animatrice et productrice qui gravite actuellement au sein du groupe TF1 sera aux commandes de la saison 2 de "Stars à nu" dès ce soir sur la première chaîne. L'édition masculine, qui ouvre le bal, verra des personnalités se déshabiller pour sensibiliser les téléspectateurs au dépistage précoce des cancers et notamment ceux de la prostate et du testicule. Vendredi prochain, la version féminine mettra pour sa part l'accent sur le cancer du sein, le cancer du col de l'utérus et le papillomavirus.
Propos recueillis par Christophe GazzanoQuelles sont les nouveautés prévues pour cette saison 2 de "Stars à nu" ?
Alessandra Sublet : La saison dernière, nous avons présenté cette émission en disant que si elle permettait de sauver ne serait-ce qu'une vie, on aurait gagné. Et on a démarré cette saison en récoltant les témoignages d'hommes et de femmes anonymes qui, pendant la première saison, s'étaient palpés les testicules et les seins et avaient découvert une rondeur anormale, quelque chose de bizarre. Et ils sont allés se faire dépister de cancers qui venaient de naître pour certains d'entre eux, plus avancés pour d'autres. Donc cette émission est plus que jamais d'utilité publique puisqu'elle a sauvé des vies.
Quel souvenir gardez-vous de la saison 1 dans laquelle vous avez été à la fois animatrice et candidate ? Etait-il prévu dès le départ que vous seriez candidate ?
Pas du tout. C'était compliqué de demander aux femmes de venir, de montrer leurs seins à la fin et de ne pas le faire à mon tour. Je peux être Mme Loyal de temps en temps mais je pense qu'il faut savoir se mouiller aussi et cette émission nécessitait que je le fasse. Je ne regrette rien du tout.
Y a-t-il encore du public pour le grand spectacle de fin des deux primes ?
Nous avons tourné au bon moment, quand les salles de spectacles étaient encore autorisées à recevoir du public en nombre limité. Tout s'est fait dans le respect des règles sanitaires. Le public était composé en majeure partie des proches des personnalités. On a aussi invité les anonymes qui ont témoigné à venir se retrouver autour d'un petit verre au Lido (lieu de tournage du show final, ndlr).
Toutes les personnalités présentes ont une histoire personnelle avec le cancer. Cela a-t-il été un critère pour les inviter à participer ?
C'est un critère parce que je pense qu'on est d'autant plus déterminé à participer quand on a été touché par le cancer de près ou de loin. Cela concerne beaucoup de gens. Il faut du courage aux personnalités pour se mettre à nu, mais il leur en faut aussi pour livrer leur histoire ou celle de leurs proches. Je pense par exemple à Vincent Desagnat ou à Cartman, qu'on n'a pas l'habitude d'entendre sur de tels sujets. C'est utile et cela agit presque comme une thérapie pour eux également. Nous faisons même venir des médecins de renom pour développer le sujet.
"On ne fait pas 'Stars à nu' juste pour amuser la galerie"
Parmi les participants, quel est celui ou celle qui vous a le plus étonné ?
C'est compliqué de désigner seulement une personne, mais j'ai beaucoup de respect et d'admiration pour Lola Dubini parce que, si on parle de corps, ce n'est jamais facile de se mettre à nu quand on a des rondeurs et des formes. Elle, elle l'assume complètement, à l'instar de Héloïse Martin sur la saison 1. Elle finit seins nus sur scène. Je suis passée par là, donc je suis forcément admirative de ce qu'ils et elles font. Même si cela peut avoir un côté très ludique et très drôle, on ne fait pas cela juste pour amuser la galerie. Cette émission permet de redécouvrir des personnalités qu'on croyait connaître. C'est un format et une aventure unique. Je trouve encourageant que la télévision propose ce genre de programme et encore plus que ce soit diffusé sur TF1 qui est la première chaîne européenne et qui génère le plus d'audience. Je suis hyper fière de faire "Stars à nu" avec Arthur. C'est un bon producteur. Il n'y a pas beaucoup de très bons producteurs sur la place de Paris... Je les compte sur les doigts d'une main.
"Stars à nu" serait-il "Stars à nu" sans la présence de Chris Marques, qui signe les chorégraphies ?
Non ! Chris a vraiment un rôle de coach parce que les garçons et les filles passent parfois par des moments de doute et de découragement total. Il est donc là aussi pour les rebooster. Mais, à la fin, la chorégraphie doit ressembler à quelque chose donc Chris Marques a une vraie mission.
Chris Marques a-t-il tenté de vous convaincre de participer à "Danse avec les stars" ?
Oui, mais ce n'est pas mon rôle. Quand on fait "Danse avec les stars", on cherche le plaisir et la notoriété. Moi, le plaisir, je l'ai déjà dans mon métier. Quant à la notoriété, je ne cours pas après.
Reste le fun...
Non mais j'ai vraiment du travail (sourire) ! Entre TF1, mes documentaires et mon prochain livre... En revanche, j'adore "Danse avec les stars".
Tous les participants ressortent-ils changés de cette expérience ?
Peut-être pas changés, mais solidaires les uns des autres. Quand on vit une aventure de dingue avec des gens qu'on ne connaît pas, cela créé des liens. De vraies amitiés sont nées.
Demandez-vous toutes et tous une vidéo du spectacle final pour garder un souvenir ?
Je confirme. Et une vidéo pas floutée (sourire).
"J'ai dit 'non' à TF1 pour certains primes"
Vous venez d'enregistrer le premier numéro de "Duos Mystères", produit par DMLSTV, qui sera mis à l'antenne le 26 février prochain et verra des personnalités chanter en duo sans connaître de prime abord leur partenaire.
TF1 pourra vous le confirmer, j'ai dit non à certaines de leurs propositions pour présenter des primes. Mais DMLSTV fait partie de la short list des producteurs que j'adore avec des programmes de qualité comme "La chanson secrète" sur TF1 ou "Hier encore" sur France Télé. Anne Marcassus, qui travaille avec Mathieu Vergne, est une productrice qui connaît son métier. Quand elle lance quelque chose, cela a été réfléchi et la liste des invités tient la route. J'ai immédiatement dit oui quand on m'a proposé "Duos Mystères" fin novembre. Cette émission enregistrée à la Seine musicale m'a réconcilié avec le divertissement. Quel bonheur de retrouver des artistes et sans artifice ! Quand le mur qui les sépare se lève au milieu de la chanson qu'ils interprètent, ils changent de voix et de ton. Ils redeviennent des enfants parce qu'ils chantent avec quelqu'un avec qui ils ont eu une histoire très forte. C'est bien produit et c'est beau.
Sur le papier, "Duos Mystères" fait penser à "La chanson secrète", produit par la même société.
Dans "Duos Mystères", il n'y a pas d'anonymes. Il s'agit d'une performance artistique et d'une surprise à la fois. Cela fait penser par certains aspects aux auditions à l'aveugle de "The Voice". La magie a opéré. C'est une émission que les téléspectateurs apprécieront à coup sûr. J'ai pris un tel plaisir à la faire !
Vous avez présenté pour la première fois le 22 janvier dernier "Le Grand concours des animateurs" sur TF1, en précisant au préalable sur les réseaux sociaux qu'il s'agissait d'un one-shot. Avez-vous changé d'avis ?
Quand Ara Aprikian (directeur général adjoint responsable des contenus du groupe TF1, ndlr) m'a proposé l'émission, j'ai dit non car je ne la regardais pas. Une semaine après, il m'a rappelé pour me dire que j'avais rendez-vous avec Brigitte Macron (présidente de la Fondation des Hôpitaux, ndlr). Je suis allée la voir et elle m'a parlé de l'opération Pièces jaunes au profit de laquelle l'émission était organisée. J'ai dit "ok", mais je lui ai demandé de venir sur le plateau. Même chose pour Didier Deschamps (parrain de l'opération, ndlr). Je me suis bien amusée et je me suis fait la réflexion suivante : pourquoi ne pas dédier le "Grand concours des animateurs" à d'autres causes ?
Avec Arthur, qui est désormais le producteur, on réfléchit. Je veux bien continuer et mettre ma patte, mais à condition qu'on puisse faire évoluer les choses. Animatrice, c'est bien. Mais mettre les mains dans le cambouis, c'est mieux. Pour moi, il faut que cela soit événementiel et utile aux associations. Les Pièces jaunes sont reparties avec un chèque de 75.000 euros ! Je pense aux enfants et aux adolescents hospitalisés qui vont en bénéficier, à leurs familles aussi, voilà comment se rendre utile. Bon, à la fin, ce sont toujours les mêmes qui gagnent (rires). Soit c'est Christophe Beaugrand ou bien Grégoire Margotton ou Julien Arnaud !
Quoi qu'il en soit, que ma prestation ait convaincu ou pas, je me suis bien marrée. Je l'ai fait de façon tout à fait naturelle et, que ça plaise ou pas, ça a marché. Comme je l'ai écrit récemment : l'audience est reine, Twitter n'accède même pas au trône...
"'C'est Canteloup' m'a poussé vers la comédie"
Vous avez entamé votre 3e saison à la présentation de "C'est Canteloup". Prenez-vous toujours autant de plaisir ?
Oui. On a mis du temps à s'apprivoiser avec Nicolas Canteloup, qui est quelqu'un de timide et de réservé. Depuis la nouvelle formule hors plateau (pendant le confinement, ndlr) pensée par Jean-Marc Dumontet - qui est un producteur qui fait aussi partie de ma short list - et l'arrivée du deepfake, qu'est-ce qu'on rigole ! Si on ajoute à cela les deux auteurs merveilleux que sont Laurent Vassilian et Philippe Caverivière, on a les meilleurs qui soient avec Stéphane Joly à la mise en scène, pour une émission qui réunit 6 millions de téléspectateurs tous les jours. "C'est Canteloup", c'est un succès continu depuis 2011. Je suis dans l'équivalent d'une merveilleuse fusée Ariane, donc je n'ai aucune raison d'en descendre. De plus, cet exercice quotidien m'a poussé vers la comédie. J'avais ma casquette d'animatrice et de productrice, mais la comédie, c'est une nouvelle corde à mon arc et j'adore. Avant, quand je recevais des scénarios, je me disais "non, même pas en rêve". Aujourd'hui, je réfléchis et il n'est pas impossible que ça arrive vite.
Ce sera pour la télévision ou pour le cinéma ?
Je ne vous dirai rien, ce sera la surprise ! Avant Nicolas, même si on me proposait de jolies choses au cinéma comme en télé, je ne me trouvais pas forcément légitime. Là, je suis prête. Ce métier est génial. On peut faire plein de choses. Il faut savoir saisir les opportunités. Je pense être arrivée à un âge, 44 ans, où je n'ai plus rien à perdre. J'ai tout à gagner, donc j'avance.
"La caricature et l'humour doivent être défendus"
Cet automne, suite à l'assassinat de Samuel Paty, ce professeur d'histoire-géographie qui avait montré des caricatures à ses élèves, vous avez dédié un numéro de "C'est Canteloup" à sa mémoire et avez défendu la liberté d'expression. Est-ce que certaines vannes lancées dans l'émission vous valent parfois des messages ?
Tous les jours. Mais les auteurs font fi de cela, sinon ils n'avancent plus. Vous savez que nous sommes dans une période très particulière, où même un très grand dessinateur dans un très grand journal... doit démissionner parce qu'on ne prend pas la défense de son dessin. Donc, pardon, mais plus que jamais, la caricature et l'humour sont importants et doivent être défendus. On peut avoir un mot bienveillant à l'égard d'une cause, du respect bien sûr, mais il faut savoir en rire aussi. C'est important. N'oublions pas que nous avons tous été "Charlie". Pourquoi ne le serait-on plus aujourd'hui ? Ce que j'aime chez les équipes de Jean-Marc Dumontet, auprès des auteurs ou de Nicolas Canteloup, c'est qu'ils sont toujours "Charlie". Et moi aussi.
Parlons de votre expérience dans "Mask Singer", dont deux saisons ont déjà été diffusées.
Quand j'ai découvert le concept coréen, j'ai trouvé cela très drôle. J'ai accepté d'être enquêtrice et j'ai adoré. Le problème, c'est que mes enfants ont adoré eux aussi et que je suis donc piégée (sourire) ! Ils sont à fond devant "Mask Singer". Je ne peux plus partir ! De plus, je connaissais Kev (Adams, ndlr), Jarry et un peu moins Anggun, mais je savais qu'avec eux, on allait rigoler. Nous prenons cette émission au 15e degré. Cela fait tellement du bien d'avoir un divertissement tel que celui-ci dans le contexte actuel... Parfois, nous sommes ridicules, mais ça fait partie du jeu. J'ai envie de dire merci à TF1 d'apporter des ondes positives à un moment où on en a besoin. Même s'il y a eu des polémiques sur le casting.
Avez-vous compris le débat autour de la star internationale de la saison 2, qui était Itziar Ituño, comédienne de "La Casa de Papel" sur Netflix ? Le principal reproche fait par certains a été de dire que tout le monde ne la connaît pas...
C'est une star internationale. Nous étions partis sur la piste d'une chanteuse, donc la surprise a été totale. Les gens qui se sont bouchés le nez en découvrant de qui il s'agissait, il ne tient qu'à eux de prendre leur télécommande et d'aller voir ailleurs. Quand je vois le choix proposé aujourd'hui à la télévision ou sur les plateformes, il y a de quoi faire ! Mais c'est la belle vie des réseaux sociaux... En tout cas, cette comédienne est la gentillesse incarnée et elle chante bien.
Le tournage de la saison 3 est bien repoussé ?
Oui. C'est compliqué dans le contexte actuel. Il ne faut pas oublier que 150 personnes travaillent sur "Mask Singer". Quand on a tourné au mois de juillet 2020, on a été testés au début et à la fin. Il n'y a eu aucun cas de COVID sur le tournage. La production ne veut prendre aucun risque, ni pour nous, ni pour les candidats, ni pour eux. Pour l'instant, le tournage est prévu cet été. Mais nous sommes comme tout le monde : nous attendons de voir ce qui va se passer dans les prochaines semaines.
"Mask Singer" repartira avec la même bande d'enquêteurs ?
A priori, oui. On était tous partants pour le mois de mars, donc il n'y a pas de raison pour qu'on ne le soit pas au mois de juin ou de juillet si les conditions sanitaires le permettent. C'est compliqué pour la production, qui a son casting de 12 personnalités. C'est un casse-tête pour réorganiser leur planning. Je salue Anthony Meunier, qui est aux manettes ainsi que ses équipes.