Toute la journée, Alessandra Sublet est la quatrième invitée spéciale de la saison sur puremedias.com après Thierry Ardisson, Denis Brogniart et Karine Le Marchand. L'animatrice et productrice présentera ce soir et vendredi prochain deux nouveaux numéros de "Stars à nu", émission dans laquelle des stars se déshabillent pour sensibiliser le grand public au dépistage précoce des cancers. Dans cette deuxième partie, Alessandra Sublet revient sur sa carrière de productrice et notamment sur son expérience passée à la tête d'"Action ou vérité" sur TF1.
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Propos recueillis par Christophe Gazzano
Vous êtes donc également productrice. En quelle année vous êtes vous lancée dans ce domaine ?
Quand Pierre-Antoine Capton (patron de Troisième Oeil Productions, ndlr) m'a dit à l'époque de "C à vous" : "Il n'y a pas de raison pour que tu ne sois pas productrice. Tu vas monter ta boîte". Nous étions alors en juin 2009 et France Télévisions nous donnait son feu vert pour le lancement de "C à vous" à la rentrée suivante. On a fait les premiers mois et à la rentrée de janvier, Pierre-Antoine m'a dit : "Tu vas être coproductrice de cette émission". C'est là que j'ai appris le métier merveilleux de la production. Apprendre ce métier sur une quotidienne, c'est très formateur. J'ai eu envie de toucher à tout et c'est ce qui me permet de faire des documentaires aujourd'hui. Quand vous contactez Antoine Griezmann ou Tony Parker, si vous n'avez pas au préalable un peu d'expérience, c'est compliqué. Et même si cela demande de gérer pas mal de difficultés pendant deux ans, à l'arrivée, on a un bijou qui naît, le sportif est heureux et ça fait le tour du monde.
Est-ce-que travailler avec Netflix, plateforme sur laquelle on peut découvrir vos documentaires consacrés à Antoine Griezmann et à Tony Parker, c'est pareil que de travailler avec une chaîne de télé ?
Oui, ce n'est pas plus compliqué. Mais il faut gagner ses galons comme cela a été le cas avec le documentaire sur Antoine Griezmann. Pour le documentaire suivant, Tony Parker était co-producteur. Cela m'a permis d'accéder à son entourage : les artistes, les sportifs... J'adore cette casquette même si certains se sont étonnés que je ne fasse pas davantage de documentaires. Mais la liste des personnalités françaises qui intéressent le monde entier est assez limitée donc je fais cela au gré des rencontres, dans l'idée que cela puisse intéresser tout le monde. Avec une valeur essentielle : la transmission. Quand un gamin à l'autre bout du monde voit Antoine Griezmann ou Tony Parker, il ne peut pas se dire qu'il ne peut pas reproduire un parcours tel que le leur. Leurs parents n'étaient pas aisés. Ils n'avaient pas accès au monde du showbiz ou du sport. Ce sont ces gamins d'hier qui sont devenus les stars d'aujourd'hui. Cet aspect m'intéresse.
"Etre producteur, c'est aussi savoir s'associer"
Il s'agit dans les deux cas de co-productions avec Black Dynamite Production. Pour quelle raison ?
Ils sont très forts en direction artistique et ils ont un réalisateur que j'adore, qui est Florent Bodin, qui a fait le film sur Tony Parker. Il faut s'associer dans ces cas-là. Cela ne sert à rien de vouloir tout faire toute seule. Etre producteur, c'est aussi savoir s'associer. Je me moque de tirer la couverture à moi. L'important, c'est que cela fonctionne et qu'à l'arrivée, on soit tous contents.
Pourquoi ne pas élargir vos documentaires au-delà du monde sportif ?
J'adorerais, mais comme je vous l'ai expliqué, c'est compliqué de trouver des acteurs ou des chanteurs qui ont cette aura internationale. Le sport, c'est fédérateur. Je suis en train d'élargir mon sujet mais par superstition, je ne dis rien tant que cela n'est pas fait.
Que devient votre autre société de production, CapSub ? Existe-t-elle toujours ?
Non. Nous l'avions créée au départ avec Pierre-Antoine (Capton, ndlr) en pensant que ce serait plus simple pour faire des co-productions en-dehors de Max Motion et de Troisième Oeil. Mais finalement, nous avons continué avec nos deux sociétés respectives. Pierre-Antoine figure lui aussi sur ma short list de producteurs.
On peut dire que Pierre-Antoine Capton est le premier dans cette liste ?
Pierre-Antoine, c'est mon ami, c'est mon frère, mon mentor...
C'est un modèle pour vous ?
Non, parce qu'on a démarré ensemble. J'ai pour lui une admiration sans borne. Quand Pierre-Antoine commence à produire "C à vous", il est au bord du dépôt de bilan à l'époque. Quand il m'appelle pour faire l'émission, je suis à New York, je viens de quitter M6 et je ne veux plus faire de télévision, en mode "j'ai donné, c'est bon, j'ai compris"... A l'époque, je voulais présenter "Nouvelle Star" et on ne me l'avait pas confiée. J'étais dégoûtée. Je me rappellerai toute ma vie du coup de fil de Patrick de Carolis (ex-PDG de France Télévisions) et de Patrice Duhamel (ex-directeur des antennes) à Pierre-Antoine Capton lors duquel ils ont dit : "Bon, on part avec vous et avec la petite et ça va bien se passer".
"Pierre-Antoine Capton est l'homme de ma vie professionnelle"
La petite, c'était donc vous ?
C'était affectueux ! Il fallait être visionnaire parce que moi, je sortais de "L'Amour est dans le pré" ! Quand Pierre-Antoine est venu me chercher pour "C à vous", je me suis dit qu'il était complètement fou. On lance l'émission sur France 5 en 2009 devant 45.000 téléspectateurs. Et tous les jours sortent des papiers d'une misogynie sans nom d'abord et/ou prédisant notre fin imminente face à la concurrence du "Grand Journal" sur Canal+. Sincèrement, comment voulez-vous ne pas être lié à vie avec quelqu'un quand vous débutez une aventure comme celle-ci avec l'issue qu'on connaît aujourd'hui ? Pierre-Antoine m'a donné une chance énorme. Il a eu le courage de mettre pour la première fois à l'antenne une femme à la tête d'un talk à 19h. Nous nous sommes trouvés tous les deux. C'est l'homme de ma vie professionnelle. On s'appelle tous les jours, on se voit très souvent.
Dans votre carrière de productrice, il y a le talk-show "Action ou vérité", qui n'est resté que quelques mois à l'antenne en 2016 avant d'être déprogrammé faute d'audience. C'est un souvenir douloureux ?
Les trois premiers "Action ou Vérité" diffusés le vendredi soir en deuxième partie de soirée sur TF1 ont été regardés par 1,8 million de téléspectateurs. On ne peut donc pas parler d'échec. Ce qui s'est passé, c'est que TF1 m'a mené la vie dure sur la programmation alors que cette émission pouvait trouver son chemin. Quand je mélangeais JoeyStarr et Jean-Luc Mélenchon, ça ne plaisait pas forcément non plus. Au début, nous étions diffusés à 22h50 pour ensuite passer à 23h30. C'était trop tard. Mais j'ai eu l'occasion de m'expliquer avec la chaîne ! En résumé, "Action ou vérité" était un très bon talk, si on avait pu garder la programmation et l'horaire tels quels. Je pense aussi que c'est compliqué d'avoir un talk-show sur TF1. Le seul talk qui existe dans le groupe, c'est "Quotidien", mais c'est sur TMC. Je ne pense pas qu'on pourrait le faire sur la première chaîne.
L'année dernière, une de vos anciennes émissions, "Fais-moi une place", jadis diffusée sur France 5, a été rediffusée sur TF1 à l'occasion de la disparition de Guy Bedos. Comment cela s'est-il décidé ?
J'ai appelé Ara (Aprikian, ndlr) pour demander qu'elle puisse être diffusée. Il l'a fait et je l'en remercie encore. Guy avait adoré faire cette émission. Conclusion, on peut s'embrouiller de temps en temps avec TF1, mais on peut aussi trouver des terrains d'entente. Nous travaillons en bonne intelligence et j'aime beaucoup Ara. Quand j'ai débuté à Canal+, il était le directeur des programmes. Il me connaît depuis longtemps.
Il y avait des rumeurs de retour du programme sur TMC ces dernières années.
Pour être honnête, le contexte actuel ne nous le permet pas. Mais on va essayer. On a lancé une marque, "Confidentiel", et on a déjà diffusé Antoine Griezmann chez lui à Madrid et Tony Parker à San Antonio. J'aimerais bien tourner avec Vincent Cassel au Brésil. J'ai des noms et même des "oui". Mais c'est compliqué de voyager en ce moment.