"Je suis de nouveau électrisé par le jeu", résume-t-il. Après avoir évoqué le lancement de "The Wheel", son nouveau jeu sur TF1, Arthur se confie auprès de puremedias.com sur ses projets en tant qu'animateur sur la première chaîne de France : "Le grand concours", "Les touristes", "Visual Suspect", etc. L'animateur de 57 ans fait le bilan d'une saison 2023/2023 parfois contrasté au niveau des audiences. L'occasion également d'en savoir un peu plus sur ses envies pour la saison prochaine. Entretien.
Propos recueillis par Benjamin Rabier
Puremédias : Après trente ans de carrière, qu'est-ce qui vous motive encore dans ce métier ?
Arthur : Ce n'est plus une question de motivation mais de dopamine. Je ne suis plus dans la quantité mais dans l'amusement. Je pense avoir fait le tour de pas mal de formats même s'il y a encore des trucs que je n'ai jamais faits comme le documentaire par exemple. J'ai réalisé tous mes rêves. J'ai été le premier à faire du talent show en France avec la "Star Academy", le premier à réaliser des rêves à la télévision. J'ai eu beaucoup de chance. Depuis plusieurs années, j'ai tous les ans le même débat avec TF1. Là-bas, ils se disent : "Comment on va lui donner l'envier de s'éclater l'année prochaine ?". Ça en devient même mignon parce qu'après toutes ces années, ils cherchent encore à me surprendre et à me redonner de l'électricité. De mon côté, je me dis chaque année que je vais un peu lever le pied et que je vais en faire moins. Et là, depuis quelque temps, je suis de nouveau électrisé par le jeu. C'est complètement dingue.
À ce point ?
Il n'y a pas de contraintes dans le jeu, c'est ça qui est génial. On démarre un tournage sans savoir comment on va le terminer. C'est un peu à l'image de mes dernières années professionnelles, je trouve. J'ai pris un pied fou sur "The Wheel" à retrouver des candidats anonymes et m'entourer de célébrités avec qui je n'avais jamais travaillé comme Bernard Werber ou Caroline Margeridon. Après, à la fin, c'est le public qui décide. Ce qui fait aussi que je m'amuse aujourd'hui, c'est que je suis entouré. Je ne pourrais pas faire un jeu tout seul. Je suis toujours entouré de gens. On regarde mon émission mais c'est surtout celle de l'équipe qui est autour de moi.
TF1 va célébrer vos 30 ans de carrière lors d'un grand prime-time prévu prochainement. À quoi doit-on s'attendre ?
C'est terrible pour moi qui suis "control freak" parce que ce projet est produit par mes équipes (chez Satisfaction, ndlr) mais je n'en sais strictement rien. Je peux juste vous dire qu'ils travaillent dessus depuis des mois mais on a fait un deal et je n'aurais pas le droit de toucher au montage. J'ai été interviewé mi-mai et c'est tout ce que je sais. Après, ce ne sera pas un documentaire où je vais raconter ma vie et mon enfance. Je crois que l'objectif c'est de faire rire les gens pendant trois heures. Je ne sais pas comment je dois le prendre, ça satisfait mon ego mais, je n'étais pas trop pour. Je n'étais pas un grand fervent de ce projet mais ça fait plaisir à tout le monde. Je n'avais pas du tout envie de faire un truc à ma gloire. Le speech sur ma vie, ce sera ma légion d'honneur.
"Je ne me suis pas trop amusé sur 'Visual Suspect'"
Cette année, la saison 2 de "Visual Suspect" a réalisé des audiences extrêmement décevantes sur TF1, passant même sous la barre des 10% de part d'audience sur l'ensemble du public. L'émission reviendra-t-elle ?
On discute en ce moment avec TF1 de ce qu'on va reconduire pour la saison prochaine. C'est une saison compliquée parce que la Coupe du Monde de Rugby va prendre beaucoup de place. Ce qui est étrange avec ce format, c'est que la première saison a cartonné et la deuxième beaucoup moins. C'est un peu comme "District Z", c'est très bizarre. Je crois que c'est lié à la période de diffusion. La question pour moi c'est davantage : 'Est-ce qu'on a envie d'en refaire ?".
Et alors, est-ce que vous avez envie d'en refaire, vous ?
Je ne sais pas. Je ne me suis pas trop amusé sur ce format. Je ne me suis pas éclaté à le faire mais si TF1 veut de nouveaux numéros, on en refera. Là, j'ai envie de faire du jeu cette année.
Si "The Wheel" fonctionne, avez-vous envie de repartir pour de nouveaux numéros ?
Si ça marche, oui, j'en referai. C'est un super format. Je me suis super éclaté sur ce tournage. J'ai retrouvé les sensations que j'avais eu sur "A prendre ou à laisser" il y a quinze ans. Ça m'avait un peu manqué ces dernières années, d'être content pour l'anonyme dont les gains vont peut être changer la vie. Après, physiquement c'est dur. Les premiers tournages ont été assez longs, 4 heures en moyenne. Quand tu en fait deux dans la journée et que tu restes 8 heures debout, à la fin tu es vidé. Et avec cette roue, j'avais la tête qui tournait...
"Si TF1 me proposait de refaire 'A prendre ou à laisser', je le ferais"
Et si TF1 vous proposait de relancer "À prendre ou à laisser" ?
La question ne se pose pas car il n'y a aucune case de disponible sur TF1.
Mais si la question se posait ?
Si TF1 me proposait de le faire, je le ferais. Le faire sur une période événementielle d'un mois, deux mois ou trois mois. Après, une quotidienne sur une année complète, je ne peux pas. Je dirige un groupe, je n'ai pas le temps. Mais pour m'amuser, je le ferai. Il y a plein de trucs que je rêverais de faire.
Comme quoi par exemple ?
L'année prochaine, c'est l'anniversaire de 'La Fureur". Ce serait marrant d'en refaire une pour se marrer. Quand je vois le succès de la "Star Academy" que j'ai créé, je me dis que "La fureur", tu en fais une, ça marcherait de fou. Tu fais revenir Michèle Bernier et on repart comme en quarante. C'est pour ça que j'ai hâte de voir ce prime des 30 ans car il parait que ça redonne envie de revoir plein de trucs.
"Je ne suis plus un élément majeur de TF1 aujourd'hui"
Vous avez succédé à Alessandra Sublet à la tête du "Grand concours" de TF1. Vous allez poursuivre l'expérience ?
C'est marrant parce que je l'ai repris en traînant des pieds parce que j'en suis le producteur et qu'Alessandra Sublet a arrêté. Et en fait je me suis éclaté. J'en ai tourné un début juin avec Mareva Galanter (sa femme, ndlr), Nikos Aliagas, Karima Charni, etc. Je me suis amusé comme un fou et en plus les audiences sont bonnes. Je n'ai aucune idée du nombre d'émissions qu'on va tourner cette année. Chez TF1, j'ai un volume d'émissions par an et un quota d'une vingtaine de primes. La direction me dit "on aimerait bien ci", je leur réponds "j'aimerais bien ça" et on se met d'accord. Au milieu de tout cela, on essaye de créer des nouveautés. On va en lancer plusieurs l'année prochaine mais c'est beaucoup trop tôt pour en parler.
Dans l'écurie des animateurs de TF1, où vous situez-vous aujourd'hui ?
Moi je suis la Suisse sur TF1. Je suis le seul gars qui n'est pas stressé dans le groupe. J'ai des contrats sur plusieurs années, ils me font confiance. Je ne suis plus un élément majeur de la chaîne aujourd'hui. Nikos (Aliagas) et Camille (Combal) font une quarantaine de primes par an. Moi j'ai la case du vendredi qui est celle de la diversité et de l'humour. La case où on lance de nouveaux talents. Le reste du temps, j'ai des primes récurrents ou expérimentaux. J'ai une vie expérimentale sur TF1.