La droite s'en remet au Conseil Supérieur de l'Audiovisuel. 41 élus de droite et du centre emmenés par le candidat à la primaire Les Républicains Hervé Mariton, ont saisi le CSA suite aux éditions de TF1 et France 2 après l'attentat survenu sur la Promenade des Anglais à Nice le 14 juillet dernier. Un attentat qui a fait 84 morts et des dizaines de blessés.
Malgré la "saisie des images" par le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel et les excuses publiques de France 2, la couverture médiatique des événements faite par la chaîne du service public et la Une reste encore vivement critiquée. "Il revient au Conseil supérieur de l'audiovisuel d'inviter les télévisions et les radios à la prudence et à la retenue afin de protéger la dignité humaine, la douleur des personnes ainsi que l'ordre et la sécurité. Deux séquences du traitement télévisuel de l'attentat de Nice le 14 juillet dernier méritent, selon nous, une mise en demeure au sens de l'article 42 de la loi du 30 septembre 1986 relative à la liberté de communication" écrivent Hervé Mariton et 40 élus dans une lettre déposée ce mardi.
Dans le collimateur des signataires, l'édition spéciale de France 2 débutée près d'une heure après les faits. En cause, l'interview, très critiquée, d'un homme aux côtés d'une victime. "La chaîne retransmet en direct, dans le nuit du 14 au 15 juillet, l'interview d'un homme assis au pied du corps sans vie de sa femme, après avoir appris la mort de son fils. Comment imaginer plus fort vecteur de terreur ?" interrogent-ils.
Même son de cloche concernant TF1. Après la révélation de l'identité du terroriste, la Une dévoile le 18 juillet dernier des photos personnelles de l'homme aux côtés du véhicule, "(d)es photos 'selfie' narquoises du terroriste issues de son téléphone portable et prises la veille sur le lieu du drame devant son tragique camion. Comment imaginer plus forte glorification ?" lancent-ils au CSA.
En dévoilant le nom et les images personnelles du terroriste, les chaînes d'information glorifient-elles l'assaillant ? C'est la question posée par les 41 élus de droite et du centre en analysant les journaux d'information réalisés par TF1 et France 2. "Dans les deux cas, par l'intermédiaire des rediffusions et des réseaux sociaux, ces images sont vues par des dizaines de millions de personnes dans le monde. Pour un attentat terroriste, la qualité du traitement médiatique est essentielle. Il s'agit d'informer sans glorifier, [...] d'informer sans terroriser. Or la glorification et la terreur sont précisément les deux objectifs du terroriste. Les médias, à leur insu, en sont souvent les instruments" poursuivent-ils en demandant réparation auprès du Conseil Supérieur de l'Audiovisuel. Aucune sanction n'a pour l'heure été établie par l'autorité administrative.