Les médias achètent-ils les vidéos amateurs qui sont diffusées à l'antenne ? Et si oui, à quel prix ? Alors qu'elles se multiplient sur toutes les chaînes ces derniers jours où les premiers arrivés sur les lieux et les témoins les mieux placés n'étaient pas les journalistes, "Le Petit Journal" d'hier s'est posé la question.
En ouverture de l'émission, un sujet du reporter Hugo Clément, tourné le matin-même à Saint-Denis pendant l'assaut de la Brigade de recherche et d'intervention. On y voit les caméras et les correspondants des télévisions du monde entier chercher le meilleur emplacement. Et au milieu, des riverains qui proposent de vendre les vidéos prises avec leurs téléphones portables avant l'arrivée des télévisions.
Dans un groupe, rassemblé autour d'un jeune homme qui montre les siennes, ils évoquent même la possibilité d'en faire une activité. "On va commencer à traîner sur Paname", dit l'un. "Faut être dans la pêche, dès qu'il y a un truc", lui répond un autre.
Le jeune homme a trouvé une acheteuse, une journaliste parlant anglais. Une négociation est en cours et ils se mettent finalement d'accord pour 450 euros pour quatre vidéos. La transaction terminée, elle part rapidement. Hugo Clément la rattrape alors qu'elle monte dans un taxi. Elle précise qu'elle travaille pour la BBC mais nie avoir acheté une vidéo.
Un autre jeune homme, liasse de billets à la main, estime qu'il a risqué sa vie pour capturer les images et que c'est normal qu'on les lui achète. "Je n'ai pas de travail, je fais mon argent comme je peux", justifie t-il. Un discours qui revient quelques instants plus tard dans un groupe qui explique avoir vendu une vidéo 900 euros.
De retour en plateau, Hugo Clément précise que si ce commerce est courant dans les médias anglo-saxons, il l'est moins dans les médias français mais que la grande nouveauté réside surtout dans le fait que ces échanges se fassent en plein air, au vu et au su de tous. puremedias.com vous propose de découvrir le reportage du "Petit journal".