La réplique est aussi franche que l'attaque. Dans une interview au quotidien Le Monde, Aurélie Filippetti répond à Frédéric Mitterrand qui a récemment violemment critiqué son action. "C'est une attaque politicienne et de bas étage pour défendre quelques intérêts privés. Jamais depuis un an nous n'avons entendu Frédéric Mitterrand parler des grands sujets de politique culturelle. Il n'a pas été présent, contrairement à Jacques Toubon, Jean-Jacques Aillagon, ou Renaud Donnedieu de Vabres (tous anciens ministres de droite de la culture), par exemple, sur le débat pour le maintien de l'exception culturelle. Je suis consternée par son inélégance et son incohérence", lâche-t-elle.
Son prédécesseur avait fustigé plusieurs décisions de l'actuelle majorité, comme la réforme d'Hadopi ou la fermeture Centre national de la musique. "François Hollande voulait ré-enchanter la France, et il coupe dans les subventions. Le fond du problème, c'est qu'il ne s'intéresse pas à la Culture, ce n'est pas dans son ADN. Nous avons des technocrates dogmatiques au pouvoir", dénonçait-il dans les colonnes du Figaro. Quand à Aurélie Filippetti, il lui reprochait "une approche totalement dogmatique de la Culture".
Une attaque "insupportable" pour la ministre. "Insupportable de la part de quelqu'un qui était membre d'un gouvernement qui a rétabli la nomination par le président de la République des patrons de l'audiovisuel public", explique-t-elle. Aurélie Filippetti estime par ailleurs qu'on ne retient rien du passage de Frédéric Mitterrand rue de Valois.
"Frédéric Mitterrand n'a pas laissé la trace d'un ministre qui avait un quelconque pouvoir pour imprimer sa marque sur une politique culturelle, ni en matière de nominations, ni en matière de réformes structurelles, assure-t-elle. Il a laissé un certain nombre de dossiers importants sous le tapis : le numérique, l'audiovisuel, les intermittents du spectacle. Venant de quelqu'un qui n'a pas un bilan flamboyant, ses critiques sont nulles et non avenues". Voilà qui a le mérite d'être clair.