Frédéric Mitterrand balance. Alors qu'il est plutôt discret depuis qu'il a quitté le ministère de la Culture et de la Communication, l'ancien ministre s'agace ce matin dans Le Figaro. La cause de sa colère ? Une salve de départs dans l'administration culturelle et notamment ceux d'Eric Garandeau à la présidence du CNC et de l'auteur Jean-Marie Besset au centre National de Montpellier.
Frédéric Mitterrand critique plusieurs décisions de l'actuelle majorité, comme la réforme d'Hadopi ou la fermeture Centre national de la musique. "Oui, il y a une crise économique mondiale. Mais que pèse le budget de la Culture ? A peine 1% du budget de l'État. François Hollande voulait ré-enchanter la France, et il coupe dans les subventions. Le fond du problème, c'est qu'il ne s'intéresse pas à la Culture, ce n'est pas dans son ADN. Nous avons des technocrates dogmatiques au pouvoir", dénonce-t-il dans le quotidien.
Alors qu'il avait passé chaleureusement le pouvoir à Aurélie Filippetti, Frédéric Mitterrand se montre sévère quant à sa première année d'action. "Elle fait montre d'une approche totalement dogmatique de la Culture. La démocratisation, c'est le serpent de mer du ministère, cela tient de l'incantation. On ne va pas forcer les gens à aller au musée comme cela, les choses sont plus complexes. Aurélie Filippetti veut développer l'éducation artistique à école, alors que cela ne dépend pas d'elle, mais de son homologue à l'Éducation nationale, Vincent Peillon. Les enseignants ne veulent pas s'occuper des arts à l'école. Et tant qu'on n'ouvrira pas une véritable filière pour eux, cela ne marchera pas."
L'ancien ministre estime que bien que "le monde de la Culture reste à gauche", le PS ne saura pas gérer ce budget. "Les socialistes n'ont tout simplement pas de vision culturelle", lance-t-il, avant de critiquer la politique culturelle de Bertrand Delanoë comme la nouvelle place de la République ou les nouvelles voies sur berges. "Seule Martine Aubry, qui a tout changé à Lille, a du souffle", estime l'ancien animateur de télévision qui va publier cet automne son "carnet de notes" qu'il a tenu pendant son passage rue de Valois.