Aurélie Filippetti tente de reprendre la main sur le dossier des intermittents du spectacle. Alors qu'elle était jusque-là restée plutôt discrète malgré la montée de la grogne, la ministre de la Culture accorde aujourd'hui une interview au Monde. La ministre revient notamment sur le fameux accord du 22 mars, point de départ de la contestation des intermittents qui organisent aujourd'hui une journée nationale de mobilisation.
Aurélie Filippetti a ainsi jugé que ce dernier, signé entre partenaires sociaux (patronat et les syndicats CFDT, FO, CFTC), ne permettait pas de "résoudre la question du régime des intermittents". Appelant dans la foulée à une "grande réforme" de ce régime, la ministre de la Culture a critiqué plusieurs points de l'accord de mars dernier. "Les intermittents ne sont pas des privilégiés. Le régime spécifique des annexes 8 et 10 de l'Unedic est une compensation à la discontinuité de leur emploi. Les intermittents eux-mêmes ont élaboré des contre-propositions depuis onze ans. Or, toutes ces pistes n'ont pas été examinées par les partenaires sociaux et les conditions de dialogue social n'ont donc pas été satisfaisantes", estime-t-elle.
La ministre de la Culture a ainsi expliqué que le député Jean-Patrick Gille avait été chargé de faire très prochainement des propositions sur ce dossier. "Ce sont bien les partenaires sociaux qui peuvent modifier certains paramètres pour trouver la voie de l'apaisement" a souligné Aurélie Filippetti. Cette dernière a cependant indiqué que l'Etat était prêt à "prendre toutes ses responsabilités" dans la phase de concertation tripartite (Etat, le patronat et les syndicats) qui est prévue pour le début de l'été. "L'Etat est prêt à aller très, très loin dans cette voie" a affirmé Aurélie Filippetti, annonçant aussi qu'elle continuera "à défendre (...) le régime de l'intermittence".