Le mouvement de protestation des intermittents prend de l'ampleur. Alors qu'ils s'étaient jusque-là illustrés par des envahissements de plateaux en direct pour protester contre la réforme en cours de leur régime d'indemnisation, les intermittents du spectacle ont décidé de lancer une grande journée d'action nationale ce lundi.
Cette mobilisation ne va pas manquer d'avoir des conséquences sur les émissions de télévision. Les trente marionnettistes des "Guignols de l'info" sur Canal+ ont ainsi déjà annoncé hier leur intention de faire grève demain. "'Les Guignols de l'Info' se font en grande partie par le travail des intermittents du spectacle. Tout ce qui fragilise l'intermittence comme il en est question actuellement, fragilise l'existence et la qualité de cette émission et celles de bien d'autres émissions de télévision" ont-ils fait savoir dans un communiqué transmis à l'AFP. "Nous nous déclarons unanimement grévistes et ne participerons pas à l'émission", précise le communiqué des marionnetttistes qui sont tous intermittents du spectacle.
Vendredi 6 juin, c'était le tournage de la série de France 3, "Plus belle la vie", qui avait été interrompu pour cause de grève des techniciens. "Nous les intermittents du spectacle et salariés de France Télévision, Telfrance et les films du Soleil sommes en grève pour dénoncer l'accord du 22 mars 2014 relatif, entre autre, au différé d'indemnisation de notre régime d'assurance chômage. Nous ne bénéficions pas d'un régime de faveur contrairement aux idées reçues et souhaitons aujourd'hui trouver une solution juste et pérenne. Nous tenons à affirmer notre soutien et notre entière solidarité aux mouvements en cours", avaient indiqué les techniciens dans un communiqué.
Plusieurs festivals comme celui d'Avignon sont désormais menacés par ce mouvement de prostestation. En réaction la ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, a appelé samedi les partenaires sociaux à prendre leurs "responsabilités" et souhaité "remettre tout le monde autour de la table". Rappelons que le point de départ de cette protestation a été la signature le 22 mars d'un accord entre les partenaires sociaux (patronat et les syndicats CFDT, FO, CFTC) durcissant le régime d'indemnisation des intermittents. Il appartient au gouvernement d'agréer ou pas cet accord d'ici au 30 juin.