La guerre entre les deux chaînes semble loin d'être terminée. En juillet dernier, le groupe français avait assigné la chaîne qatarie en justice pour concurrence déloyale, Canal+ estimant qu'en s'appuyant sur les ressources quasi illimitées de l'Etat du Qatar, beIN Sport n'avait pas les mêmes contraintes de rentabilité. Dans une interview au Figaro publiée aujourd'hui, Yousef al-Obaidly, directeur général, riposte aux attaques du Canal+.
"Nous savions que Canal+ ferait ce genre de procès. Ils l'ont déjà fait contre TPS et contre Orange, car ils veulent préserver leur position monopolistique sur la télévision payante. Canal+ proclame que nous dépendons des poches profondes de notre actionnaire. Mais nous pouvons prouver devant la justice que tout ce que nous faisons en termes de coût d'acquisition et de recrutement d'abonnés est totalement justifié", a d'abord affirmé Yousef al-Obaidly. "Nous n'avons jamais surenchéri sur les droits de la Ligue 1 comme Canal + l'a fait en 2005" a-t-il précisé, faisant référence aux sommes astronomiques dépensées par Canal+ à l'époque, en vue d'acquérir les droits de la Ligue 1 pour tuer TPS.
Revendiquant désormais 1,5 million d'abonnés, beIN Sport devrait néanmoins doubler voire tripler ce parc afin d'être rentable. Mais Yousef al-Obaidly reste très flou sur ce sujet, refusant également de dévoiler le chiffre d'affaires de la chaîne. "Tout ce que je peux dire, c'est que nos résultats sont en avance sur les prévisions", a-t-il déclaré. Canal+, cotée en bourse, est dans l'obligation de publier son chiffre d'affaires et ses revenus tous les trois mois.
Les intentions de beIN Sport pour l'acquisition de nouveaux droits sportifs sont en revanche plus claires. Un temps intéressée par le tournoi de Roland Garros, la chaîne s'était finalement rétractée. "C'est un événement fait pour la télévision gratuite", a ainsi expliqué le directeur général de la chaîne sportive, avant d'exprimer son intérêt pour le Top 14 de Rugby : "Aujourd'hui, le Top 14 est chez Canal+. Mais si l'appel d'offres est lancé, nous ne pourrons pas l'ignorer".