beIN Sports s'est imposé comme un acteur incontournable du sport à la télévision. Quatre ans après son lancement en France, la chaîne qatarie s'est faite une place majeure, avec notamment les retransmissions de la Ligue 1 et la Ligue 2, la Champion's League et récemment le championnat d'Europe des nations. Le diffuseur a notamment acquis la prochaine Coupe d'Afrique des Nations, qui se déroulera en janvier prochain.
Dans une interview accordée à L'Opinion hier, le très silencieux président de beIN Sports, Yousef Al-Obaidly revient sur l'échec des négociations du projet de distribution exclusive avec Canal+, rejeté par l'Autorité de la concurrence. "Nous avions communiqué à l'Autorité de la concurrence et au CSA l'ensemble des éléments expliquant pourquoi cet accord aurait été bénéfique pour notre chaîne (...) l'essentiel du travail revenait à Canal+ qui était sous le coup de restrictions jusqu'en 2017", confie le responsable de la chaîne.
Pour lui, cet accord se faisait "entre chaînes premium" et les deux parties avaient tout à y gagner. "Ce qu'ils ont vu depuis quatre ans, c'est ce que nous avons accompli grâce au travail des équipes prouve que le produit est bon et qu'il a de la valeur. Lorsque vous êtes capable de convaincre 3 millions d'abonnés en partant de zéro, c'est un résultat remarquable", explique-t-il.
Yousef Al-Obaidly se plaint aussi de l'augmentation des sites de streaming illégal. Les pertes financières dues au piratage sont "convergentes" à celles de Canal+, soit un manque à gagner de 200 millions euros. "Nous avons commencé à demander la fermeture de sites pirates et nous allons continuer de le faire car nous pensons que cela handicape l'ensemble du paysage audiovisuel français", précise-t-il, ajoutant que c'était une "priorité" pour son groupe.
Lors de l'Euro 2016, Yousef Al-Obaidly a compté "la présence d'environ 100 sites qui proposaient illégalement les matchs en streaming", dont l'un qui "a été consulté par 330.000 visiteurs sur le seul match Allemagne/Italie du 2 juillet". "Si on multiplie cette audience par le nombre de sites répertoriés, on se rend compte de l'ampleur du phénomène et du préjudice qui en résulte pour le diffuseur", conclut-il.