Par la voix de Laurent Fabius, la France a demandé aujourd'hui aux autorités du Burundi la "libération immédiate" du journaliste du "Monde" Jean-Philippe Rémy ainsi que du photographe britannique Philip Moore (photo ci-dessous) arrêtés tous deux jeudi dans le pays. "Nous avons appris avec préoccupation l'arrestation au Burundi" de ces deux journalistes. "Des démarches diplomatiques sont en cours", a expliqué le ministre français des Affaires étrangères.
Correspondant du "Monde" en Afrique, Jean-Philippe Rémy a été arrêté jeudi après-midi à Bujumbura, la capitale du Burundi, en compagnie du photographe britannique Philip Moore, également employé par le quotidien du soir. L'annonce de leur interpellation, avec quinze autres personnes, a été diffusée par la Radio-télévision nationale du Burundi (RTNB) et confirmée officiellement sur Twitter par le conseiller média et communication de la présidence burundaise, Willy Nyamitwe.
"Ces deux étrangers ont été arrêtés en compagnie d'un groupe de criminels armés", a fait savoir dans la nuit de jeudi à vendredi le ministère de la sécurité publique du Burundi. "Un mortier, une kalachnikov et des pistolets ont été saisis au cours de cette opération de police dans le quartier de Nyakabiga", ont ajouté les autorités locales.
"Le quartier de Nyakabiga, où les journalistes ont été arrêtés, est l'un des bastions de la contestation contre le pouvoir du président Pierre Nkurunziza", précise pour sa part Le Monde, expliquant que ses envoyés spéciaux rencontraient des opposants au régime. Le Monde demande par ailleurs la libération immédiate de ses envoyés spéciaux et annonce avoir pris contact avec les autorités burundaises et avec l'ambassade de France à Bujumbura.
Mise à jour 16h33 : Les deux journalistes ont été libérés sans inculpation aujourd'hui.