
Dans un entretien au magazine Snatch, Philippe Gildas, l'animateur de l'access prime time de Canal+ entre 1989 et 1997, tacle son successeur Michel Denisot et son équipe du Grand journal.
Première cible : la chronique météo, animée ces dernières années par Louise Bourgoin, Pauline Lefevre et, depuis septembre, par Charlotte Le bon. « Aujourd'hui, elle est nulle la météo, mais de mon temps, elle était sérieuse (...) Vous avez déjà réussi à connaître le temps avec cette météo ? Ce n'est pas une vraie météo (...) Je crois que Denisot s'en fout complètement. C'est devenu un gag visuel parce qu'il sait qu'il ne peut pas l'enlever », explique-t-il.
Deuxième cible : Le petit journal de Yann Barthès. Selon Philippe Gildas, cette chronique - censée incarner le côté irrévérencieux de l'émission - est devenue trop aseptisée. « Yann Barthès est quand même bien encadré ; on lui file une entrée et une sortie. Michel Denisot que je connais bien vérifie sûrement que Barthès n'a pas un pétard qui va faire exploser toute la baraque. De notre temps, l'émission pouvait être bouleversée à tout moment », dit-il.
Si Philippe Gildas reconnait que Le Grand journal de Canal+ est un enfant légitime de Nulle part ailleurs, il s'interroge sur la capacité de l'émission à se renouveler : « Le Grand journal remplit les mêmes missions que NPA mais d'une manière adaptée à son temps. Denisot et sa bande sont devenus une référence comme nous en étions une à notre époque. Ce programme est un classique d'aujourd'hui (...) La question, c'est de savoir si cet enfant va réussir à se renouveler comme nous avons pu le faire (...) Le Grand journal est devenu un programme de référence et en fait donc un monument complètement rigide. Cette recette marche, impossible d'y toucher. Je ne lui donne donc pas beaucoup de ressources ».