Elle ne le soutiendra pas éternellement. Catherine Deneuve, invitée lundi soir dans "Le Petit Journal" sur Canal+, a été interrogée sur son amitié avec Gérard Depardieu, exilé fiscal et désormais citoyen russe. "C'est votre amie pour la vie ?", lui a demandé Yann Barthès. L'actrice réfléchit puis lâche : "Je ne sais pas, disons qu'on a fait un grand bout de chemin ensemble mais c'est vrai que s'il continue à parler de la Russie comme d'une grande démocratie, ça va être un problème pour moi".
Il faut dire que Gérard Depardieu a poussé le bouchon de la provocation très loin avant sa rencontre récente avec Vladimir Poutine, qui lui a offert un passeport russe. "J'adore votre pays la Russie, ses hommes, son histoire, ses écrivains. J'aime y faire des films où j'aime tourner avec vos acteurs comme Vladimir Mashkov. J'adore votre culture, votre intelligence. (...) J'ai dit à François Hollande que la Russie était une grande démocratie", avait écrit l'acteur dans une lettre au peuple russe.
"Vous allez vous fâcher ?", insiste Yann Barthès. "Non, mais je n'aurai pas envie de le défendre quand je le sens attaqué d'une façon trop agressive et trop vulgaire", a-t-elle précisé. Catherine Deneuve faisait référence aux attaques de l'acteur Philippe Torreton. Celle qui a formé un couple mythique avec l'acteur dans "Le Dernier métro" de François Truffaut, était venue à sa rescousse, dans les colonnes de Libération.
"C'est un homme vacillant que vous attaquez. Il ne donne en pâture que lui-même, une fuite en avant sans doute, des désirs matériels qui ne seront jamais assouvis et toutes ses activités qui doivent noyer son chagrin. L'homme est sombre mais l'acteur est immense et vous n'exprimez finalement que votre rancoeur. Les 'oublis' de Gérard valent bien les 'monologues' de certains", écrivait Deneuve. L'actrice, figure de gauche, en désaccord avec l'exil fiscal de Depardieu citait Voltaire pour conclure : "Je ne suis pas d'accord avec ses idées, mais je me battrai jusqu'à la mort pour qu'il puisse les exprimer".