Le ton monte ! Dans un communiqué commun publié hier, les SDJ de France Info, francetv info, France 2 et France 3 font part de leur inquiétude quant à l'arrivée prochaine de la chaîne info en continu du service public, attendue le 1er septembre sur le canal 27 de la TNT. Selon elles, il n'y a pas de doute : "le projet n'est pas viable en l'état".
Les SDJ s'allient pour la première fois pour évoquer les réponses parfois divergentes apportées à leurs craintes selon qu'elles proviennent de France Télévisions ou de Radio France, tandis qu'elles regrettent que ces réponses ne soient souvent que des "déclarations de bonnes intentions". "Les difficultés actuellement rencontrées par les deux groupes au moment de s'accorder sur le contenu du projet sont révélatrices d'une collaboration décidée à la hâte, sur un coin de table, sans analyse sérieuse de ses effets concrets", poursuit le communiqué.
Outre la question de "la spécificité de service public dans le traitement éditorial", les SDJ s'interrogent sur l'implication des rédactions au quotidien. Qui assurera les duplex, sachant que la chaîne info n'aura pas ses propres reporters sur le terrain ? Comment les informations recueillies, peut-être parfois contradictoires, seront-elles traitées, validées et transmises ?
Le communiqué évoque également le nom supposé de la chaîne info, France Info. Ce nom a fuité dans la presse il y a deux mois et n'a toujours été ni démenti, ni officialisé. "Aveuglés par l'ambition de leur projet, Delphine Ernotte et Mathieu Gallet se sont rendus compte après coup qu'une seule et même marque ne pouvait pas appartenir à deux entreprises distinctes", dénoncent les SDJ.
Ces dernières réclament donc "solennellement" aux présidents de Radio France et France Télévisions de "repenser" le nom de la chaîne, de "créer les conditions d'un dialogue constructif avec les sociétés de journalistes", et de "s'engager publiquement à assurer dans le projet la pérennité de chacune des rédactions impliquées sans les fusionner et à protéger les identités éditoriales qui leur sont propres".