Rien ne semble aller chez M6. Depuis plusieurs mois, les audiences de la chaîne sont à la peine. Alors que M6 avait jusque-là été la chaîne ayant le mieux résisté à l'arrivée de la TNT, elle semble désormais accuser le coup avec des marques à succès vieillissantes dont les audiences s'érodent et des lancements de nouveaux programmes qui sont loin d'avoir été tous des succès.
En avril dernier, la chaîne signait ainsi son plus mauvais mois depuis près de 20 ans avec 9,5% de PDA. Un "record" battu dès juin avec 9,4% de PDA au cours d'un mois, il est vrai, marqué par le début de la Coupe du monde sur TF1. Interpellé par les journalistes sur cette situation, Thomas Valentin, le numéro 2 du groupe, avait reconnu fin avril que la chaîne traversait "une zone de turbulence". "Nous n'avons pas de difficulté majeure", a pour sa part commenté récemment le PDG, Nicolas de Tavernost.
Pour ne rien arranger, c'est maintenant les méthodes de management du groupe qui sont ouvertement critiquées. Télérama vient ainsi de publier une enquête accablante : "Démissions, maladies, burn out... chez M6 le malaise explose". Sans ambiguïté est décrit un climat social qui "n'a cessé de se dégrader" au sein de cette entreprise qui comptait 1.861 salariés fin décembre 2013. L'hebdomadaire décrit ainsi un groupe dans lequel les démissions se multiplieraient et où un nombre grandissant de salariés seraient proches du burn-out. "Les indicateurs psycho-sociaux (...) virent au rouge", écrit ainsi notre consoeur.
La situation se serait notamment dégradée depuis deux ans du fait justement des difficultés de M6. "Logiquement, la chaîne a resserré les boulons – départs non remplacés, rythmes de tournage intensifiés, équipes réduites, objectifs des commerciaux renforcés. Dans nombre de services, des personnes occupent deux, voire trois postes", raconte ainsi Télérama qui évoque pêle-mêle une enquête en cours "de l'inspection du travail, une autre de la sécurité sociale, une encore du parquet (...) des procédures aux prud'hommes et une au pénal". L'hebdomadaire raconte aussi la démission du précédent médecin du travail du groupe, "essorée par la situation" ou encore "une direction financière toute puissante" au sein de l'entreprise. "Le DRH est un ancien directeur technique, c'est dire l'importance que la direction donne à cette fonction, résume un élu. Toute dépense sociale est de trop" explique anonymement un élu du personnel à l'hebdomadaire.
Interrogée par Télérama, la chaîne met pour sa part en avant une récente enquête interne menée en juillet 2013 par l'institut Great place to work et montrant un taux de satisfaction de 63 % des salariés, un chiffre en hausse par rapport à l'année précédente. Un résultat remis cependant en cause par l'hebdomadaire qui parle d'une étude faite "en plein été, quand la plupart des journalistes sont en vacances" et pour laquelle "les salariés devaient répondre en ligne, depuis leur ordinateur".
Et l'hebdomadaire de citer plusieurs de ses interlocuteurs : "Vu le climat, on a été pas mal à répondre 'bien', parce qu'on se méfiait sur la réalité de l'anonymat de nos réponses". La communication de M6 souligne aussi que le groupe a reçu le 20 mars 2014 "le trophée Randstard Award de l'employeur du secteur des médias le plus attractif auprès du grand public". Jointe par puremedias.com, la direction de la communication de M6 n'a pas souhaité faire davantage de commentaires sur cette enquête.