L'heure n'est pas à l'affolement du côté de la direction de M6, tout du moins publiquement. En avril 2014, la Six a pourtant réalisé sa plus mauvaise audience depuis mars 1992 avec 9,6% de PDA. La chaîne privée paye ainsi les résultats décevants de certaines de ses marques emblématiques ("Top Chef", "Pékin Express" et "100% Mag" notamment) mais aussi les faibles scores de plusieurs lancements récents (la série "Perception", le talk-show "Y'a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis", "Mon bistrot préféré"). Ces contre-performances d'audience commencent ainsi à peser sur les recettes publicitaires du groupe, en repli de 2% au premier trimestre 2014, contre un recul de seulement 0,4% pour TF1.
Depuis quelques semaines, les dirigeants de M6 s'emploient donc à rassurer. Thomas Valentin, le vice-président du groupe, a ainsi reconnu récemment dans Le Figaro que la chaîne traversait simplement "une turbulence". Interrogé aujourd'hui dans "L'Opinion" , le PDG du groupe, Nicolas de Tavernost s'est voulu encore plus rassurant. "Nous n'avons pas de difficulté majeure" a-t-il ainsi expliqué, affirmant qu'"il faut juste faire des petits ajustements de grille".
Concernant les mauvais scores de sa chaîne, le PDG de la Six en a surtout fait peser la responsabilité sur ses concurrents. "Il se passe ce que nous avions annoncé. Il y a une grande fragmentation de la télévision. Le groupe Canal+ investit, par exemple, sur D8. Cela a des conséquences pour tout le monde mais qui sont, contrairement à ce qui est dit ici ou là, beaucoup plus importantes pour TF1 que pour nous" a-t-il précisé, avant de souligner que M6 a beaucoup mieux résisté depuis le début de l'année sur la cible des ménagères de moins de cinquante ans (-0,2%) que TF1 (-1%).
Nicolas de Tavernost n'a cependant pas pu nier l'usure de certaines marques emblématiques de sa chaîne. "Il est tout à fait normal qu'il y ait des diminutions d'audience d'émissions phares" a-t-il ainsi expliqué. Sur le cas de "Pékin Express", il a reconnu une déception sans pour autant officialiser l'arrêt du jeu d'aventure animé par Stéphane Rotenberg. "C'est une hypothèse" a-t-il simplement indiqué, avant d'ajouter ce qui ressemble à une mort annoncée du programme : "C'est une belle émission, difficile à faire et assez chère à produire, mais il faut savoir se renouveler".
Le PDG du groupe M6 s'est en revanche montré plus confiant pour "Top Chef", dont la dernière saison a égaré 800.000 téléspectateurs. "Il faut revenir aux fondamentaux" a-t-il annoncé., "Il s'agit donc plus d'une question d'exécution que de format" veut-il croire.