Remarques sur le physique, moqueries, messages insultants. Pour beaucoup d'influenceurs ou créateurs de contenu en ligne, les violences numériques sont légion. Selon une étude menée par Reech, une entreprise experte du marketing d'influence qui mène des études sur ce milieu chaque année, 34% des créateurs de contenu de moins de 30 ans ont déjà été victimes de cyberharcèlement. Concrètement, il s'agit d'un créateur sur 3 sur cette tranche d'âge.
En février, Nico Capone a été victime d'insultes grossophobes en amontde sa participation à "Danse avec les stars". Si bien que TF1 a été contrainte de supprimer les commentaires des publications du compte officiel du programme. De son côté, l'influenceuse Chloë Gervais a été victime de vagues de cyberharcèlement pour avoir dénoncé le sexisme de nombreux commentaires, demandant au compte "Abrège frère" d'écourter les contenus vidéos réalisés par des femmes. De son côté, la Youtubeuse Léna Situations, qui compte actuellement 4,5 millions d'abonnés sur Instagram, a dénoncé à plusieurs reprises le cyber-harcèlement et la misogynie dont elle est régulièrement victime.
Selon l'étude, les créateurs de contenus souhaitent responsabiliser les plateformes, et demandent une meilleure réaction dans le cas d'une vague d'harcèlement. Ils souhaitent également que le dépôt de plainte soit facilité pour les victimes, ou encore que les sanctions soient durcies. "Une grande majorité des créateurs de contenus ont déjà été confrontés au cyberharcèlement, en tant que victime ou témoin. Si les lois du 9 juin 2023 sur l'influence et sur la sécurisation de l'espace numérique votée en automne dernier ont permis des avancées, des progrès restent encore à faire pour assurer un environnement sain et la bonne santé du marché de l'influence" commente Guillaume Doki-Thonon, patron et cofondateur de Reech.
L'étude, qui a été menée sur près de 1.300 créateurs qui ont accepté de répondre à 40 questions, révèle également que 42% des créateurs de contenu se considèrent négativement représentés par les médias. "L'image que les créateurs de contenu perçoivent de leur métier dans les médias est contrastée, à dominante négative" peut-on lire dans l'étude. Certains soulignent la différence entre les comptes les plus suivis, des créateurs plus petits, et peu rémunérés. "Ils mettent encore trop en avant que ce sont des jeunes qui font des danses et gagnent énormément d'argent, alors que c'est une minorité" explique l'une des personnes interrogées. Beaucoup pensent également que les médias ne font pas la différence entre influenceur et créateur de contenus, la première catégorie souffrant encore d'une "image négative" selon eux : "à cause de certains influenceurs, tous les créateurs de contenus passent pour des décérébrés".