En se repositionnant comme leader incontestable de la FM pour la deuxième vague consécutive, RTL a réalisé une bonne opération. Avec près de 6,6 millions d'auditeurs, une performance en hausse de 400.000 paires d'oreilles sur un an, selon les chiffres publiés ce matin par Médiamétrie, la radio a réussi une rentrée pourtant marquée par le changement de ses trois rendez-vous d'information. Interrogé par puremedias.com, Christopher Baldelli, le président du directoire du groupe RTL, pousse un ouf de soulagement après une rentrée risquée.
Propos recueillis par Benoît Daragon.
puremedias.com : Comment analysez-vous cette vague ?
Christopher Baldelli : Un peu comme dans "Django Unchained", le nouveau film Quentin Tarantino, RTL a un peu dégommé la concurrence ! (rires) Plus sérieusement, nous avons encore renforcé notre position de leader. RTL est la radio qui progresse le plus sur cette vague. Nous sommes leader absolu sur tous les critères et l'écart se renforce avec le challenger NRJ. Donc nous sommes plutôt très contents.
Le patron de NRJ avait déclaré vouloir reprendre le leadership d'ici la fin de la saison...
A la moitié de la saison, ça a l'air mal parti... Toutes nos tranches progressent. Et notamment nos cases d'infos qui ont beaucoup évolué puisque, à la rentrée, nous avons changé les trois présentateurs de nos trois éditions. Les choix de cette rentrée se sont tous avérés payants.
La matinale de Laurent Bazin dépasse d'une courte tête celle de Patrick Cohen sur France Inter.
Laurent Bazin a réussi dès septembre son installation aux manettes de RTL Matin. Il progresse de 6 % sur cette vague et gagne 387.000 auditeurs cumulés. Même chose pour Vincent Parizot et Elisabeth Martichoux à la mi-journée et pour Marc-Olivier Fogiel le soir. Je suis très satisfait également des performances de Flavie Flament et de Stéphane Bern. Celui-ci a réussi à s'installer après une première année calme. C'est une belle réussite. Après avoir réussi à se faire une place, il recrute des auditeurs. Il a une très belle courbe.
Un de vos concurrents souligne que vous progressez surtout sur un public plus âgé, moins intéressant pour vos annonceurs...
La vérité c'est qu'Europe 1, puisqu'il s'agit d'elle, baisse. Et comme ils ont du mal à l'assumer, ils cherchent des critères sur lesquels ils progressent. Mais il y a 80 critères utilisables. Alors sans doute qu'Europe1 recrute davantage de jeunes que nous. Mais la moyenne d'âge des auditeurs d'Europe 1, de RTL et de France Inter est la même à un ou deux ans près. Seule RMC est beaucoup plus jeune. Mais son public est très masculin (à 75%) en raison de son positionnement sur le sport. Donc cet argument est assez ridicule.
RMC continue de progresser. Ca vous inquiète ?
Cette radio connait une belle réussite en battant régulièrement des records mais ça ne provoque pas chez moi d'inquiétude particulière, non.
Vous avez fait beaucoup de changements à RTL depuis que vous en êtes aux commandes. En fait, seuls Julien Courbet et Philippe Bouvard sont encore là. Poussez-vous un ouf de soulagement en voyant que vos choix ont fonctionné ?
Effectivement, 80% de l'antenne a évolué en 3 ou 4 grilles que j'ai réalisées sur RTL. Je suis content pour RTL et pour ses équipes. Je n'ai pas de problème d'égo je ne cherche pas à mettre mon empreinte dans la grille. Après, je n'en tire aucune satisfaction personnelle. J'ai fait 12 ans de télévision notamment à M6 où j'ai eu de bons résultats avec W9 ou à France 2 et j'ai appris que la partenité est toujours multiple en cas de réussite et qu'il n'y a toujours que le patron de responsable en cas d'échec.
Vos résultats économiques ont-ils été affectés par la crise et par le rapide passage de NRJ en tête des radios au printemps dernier ?
Je n'ai pas le droit de vous dire grand-chose sur les résultats financiers. Mais en 2012, malgré la situation économique difficile, le groupe RTL a réalisé des résultats solides.