Avec 6,5 millions d'auditeurs cumulés, RTL a retrouvé sa place de première radio de France qu'elle avait cédée à NRJ au printemps dernier. Et ce n'était pas gagné d'avance car, à la rentrée, la station a changé les trois visages de ses rendez-vous d'information. Aujourd'hui, Christopher Baldelli, le PDG de la station contrôlée par le groupe allemand Bertelsmann, est du coup un patron content.
puremedias.com : Votre objectif de la saison était de reprendre le leadership. C'est fait dès le mois de novembre.
Christopher Baldelli : Oui, RTL réalise sa meilleure rentrée depuis 10 ans. Et nous redevenons leader alors que nous avons modifié fortement notre grille en septembre. Sincèrement, j'étais sûr de la qualité de nos choix. Je trouvais nos nouvelles émissions clairement bonnes. Mais, la radio étant un média d'habitude, les émissions prennent généralement du temps à s'installer. Donc je suis surpris que les nouveautés aient porté leurs fruits aussi vite. La matinale de Laurent Bazin voit ses audiences augmenter de 10%.
Pour les auditeurs, un changement de voix dans une tranche d'information est peut-être moins perturbant que la fin, par exemple, d'un jeu en pleine journée...
Il ne faut pas croire que c'est facile de changer la tête d'une matinale. Regardez ce qui se passe chez nos concurrents, et vous verrez que changer n'est pas toujours un gage de succès. Nous n'avions aucune certitude que ça marcherait. Seulement des convictions. Ca a payé car la qualité est là. La matinale de Laurent Bazin est vraiment bonne, même chose pour la case du soir de Marc-Olivier Fogiel. Nous avons pris un risque calculé, mais un risque quand même. On a eu le courage, la volonté et l'énergie de faire des modifications importantes. Et ça a payé.
RTL n'a pas fait une bonne présidentielle. Regrettez-vous de ne pas avoir changé votre matinale en 2011 ?
Non, je n'ai aucun regret. En septembre 2011, Vincent Parizot sortait d'une matinale qui avait atteint des niveaux record la saison précédente. Il n'y avait aucune raison de ne pas le reconduire. La vérité, c'est que la présidentielle de 2012 n'a profité à aucun média à part France Inter et Libération. La preuve : on fait de meilleures audiences aujourd'hui qu'au printemps dernier.
Le leadership, c'est fait. Du coup, quel est votre nouvel objectif pour la saison ?
L'objectif ne change pas : être premier sur les trois critères (audience cumulée, temps d'écoute et part de marché) à la fin de la saison. C'est celui que j'ai fixé en juin dernier, répété en septembre. Et réalisé deux mois plus tard. Contrairement à d'autres patrons de médias, je ne fanfaronne pas dans la presse en agitant des objectifs irréalisables. Et rassurez-vous, une radio, c'est du direct en permanence, des émissions spéciales et des déplacements à organiser. On ne va pas avoir le temps de s'ennuyer jusqu'en juin !
Des rumeurs ont dit qu'Europe 1 était déficitaire sur les neuf premiers mois de l'année. Et vous ?
Ils ont démenti cette information... Fin octobre, nos recettes publicitaires étaient stables sur un an. Nos résultats sont clairement positifs au bout de 10 mois d'exploitation. Ce qui, en période de crise, est le cas pour peu de médias.
Après avoir quitté la station en juin dernier, Christophe Hondelatte a indiqué en septembre qu'il pourrait revenir à RTL. Vous êtes prêt à lui ouvrir à nouveau vos portes ?
Il a fait d'autres choix. Christophe Hondelatte exerce ses fonctions de journaliste sur internet et sur la TNT. Nous ne nous sommes pas quittés en mauvais termes donc la porte n'est pas fermée. Mais ce n'est pas du tout d'actualité.