Personne n'avait la grosse tête ce matin à la conférence de rentrée de RTL. Et surtout pas son patron, Christopher Baldelli, debout au milieu de son "grand studio". Entouré de ses stars, qui ont eu chacune une minute maximum pour s'exprimer, il a joué la carte de la modestie et de la transparence face à la presse. Oui, RTL a "fortement renouvelé" sa grille après une saison "décevante". Et oui elle ambitionne de récupérer rapidement le titre de première radio de France, chipé en pleine présidentielle par NRJ.
La conférence de RTL a donc commencé par un reportage vidéo revenant sur l'histoire de la façade du 22 rue Bayard, qui fait la fierté de la radio. Dessinée par Vasarely, elle a été inaugurée après un long chantier en 1972, il y a tout juste 40 ans. Tout un symbole ! Une métaphore - totalement assumée - des travaux entrepris cet été dans la grille. Car pour cette rentrée, la radio a totalement renouvelé son offre d'info. Laurent Bazin prend les rênes de La Matinale, Vincent Parizot le remplace à la mi-journée (avec Elizabeth Martichoux) tandis que Marc-Olivier Fogiel est de retour pour prendre le 18/20 heures (à la place de Christophe Hondelatte qui a quitté la radio).
Ca n'a l'air de rien mais c'est presque une révolution rue Bayard où les émissions phares ("Les Grosses Têtes " ou "Ca peut vous arriver" de Julien Courbet) sont installées depuis des lustres. "Changer les présentateurs de nos trois tranches d'info dans une même rentrée, c'est une première dans l'histoire de RTL", rappelle Jacques Esnous, le numéro 2 de la radio. Surtout que cette modification de l'info intervient après une vaste refonte de la grille de journée, marquée par l'arrivée de Stéphane Bern, de Flavie Flament et de Jacques Pradel. Bref, à part l'indéboulonnable Philippe Bouvard – grand absent de cette conférence de rentrée –, Julien Courbet et Jean-Pierre Foucault, toute le reste de la grille a changé depuis 2010.
Il y avait urgence. Au printemps, la station a perdu la place de première radio de France au profit de NRJ qui n'a pourtant pas parlé politique. "Comme la plupart des médias, RTL n'a pas bénéficié de la campagne présidentielle", reconnaît Christopher Baldelli qui ne cache pas son ambition de redevenir première radio de France.
"Nous voulons retrouver le leadership en audience cumulée (RTL est encore en tête en durée d'écoute et en part d'audience, ndlr). En radio, quand on lance de nouvelles émissions, il est rare qu'il y ait immédiatement une augmentation de l'audience. Mais nous creusons notre sillon sans pression particulière", explique-t-il, sans révéler dans quel délai il espère reprendre la tête. Ce n'est pas une question d'argent : les recettes de RTL ont augmenté de 0,6% sur un an entre janvier et août 2012. Mais c'est une question d'image car, à RTL, on aime bien rouler des mécaniques à la rentrée !