L'émission censurée. Hier, les téléspectateurs de France 2 n'ont pas pu regarder le numéro quotidien de "Vu", la pastille réalisée par Patrick Menais. Exceptionnellement, la chaîne n'a pas souhaité diffuser l'émission de zapping à cause de l'altercation survenue ce week-end dans "On n'est pas couché" entre Sandrine Rousseau et les deux chroniqueurs de Laurent Ruquier. Christine Angot et Yann Moix s'étaient écharpés avec l'ancienne porte-parole d'EE-LV au sujet du livre de cette dernière, dans lequel elle raconte comment elle aurait été agressée sexuellement par l'élu écologiste Denis Baupin.
Contactée par "Les Inrocks", la deuxième chaîne a expliqué les raisons qui l'avait poussée à ne pas diffuser la pastille de Patrick Menais. "La direction de France 2 a pris la décision de ne pas diffuser 'Vu' suite à l'attention et à l'émoi suscités par la séquence d''On n'est pas couché' avec Christine Angot et Sandrine Rousseau", s'est justifiée la chaîne de France Télévisions.
C'est la première fois que la pastille est ainsi supprimée par la chaîne publique, qui va donc plus loin que Canal+. Même quand le "Zapping" attaquait régulièrement Vincent Bolloré ou les programmes de la chaîne cryptée, il n'avait jamais été censuré.
En mars dernier, France 2 avait déjà procédé à une intervention éditoriale sur le contenu de "Vu". Après la première diffusion de la pastille quotidienne à l'antenne, un sketch de Thomas VDB et Matthieu Madénian qui leur avait valu d'être virés de France 2 avait été retiré de la version de "Vu" mise en ligne sur internet. La chaîne avait alors invoqué un "bug technique" pour expliquer cette version raccourcie, et avait publié tardivement sur son site internet une version complète de "Vu", avec le sketch incriminé.
Et les retombées de ce clash dans "On n'est pas couché" ne sont a priori pas terminées. Hier, Marlène Schiappa, la secrétaire d'Etat chargée à l'Egalité entre les femmes et les hommes a signalé, a signalé la séquence via une lettre rendue publique au Conseil supérieur de l'audiovisuel. Selon "L'Express", le CSA aurait reçu plus d'un millier de signalements suite à l'altercation entre les deux polémistes et l'invitée. De plus, ce mardi, l'hebdomadaire a révélé que Denis Baupin, l'ancien député EE-LV, accusé par Sandrine Rousseau, avait déposé une demande de droit de réponse auprès de la production d'"On n'est pas couché".