Après quinze jours de compétitions sportives suivies par de très nombreux Français, l'heure est au bilan pour France Télévisions. Diffuseur exclusif des épreuves des Jeux Olympiques, le groupe public a enregistré d'excellentes audiences permettant notamment à France 2 de réaliser un exploit en étant la première chaîne de France pendant deux semaines consécutives. France 2 a en effet rassemblé 22,2% du public pendant quinze jours, loin devant sa principale concurrente TF1 qui n'a pas dépassé les 20% de parts d'audience.
Avec près de 40 millions de Français qui ont regardé au moins une heure de programmes olympiques sur les chaînes publiques, France Télévisions s'est félicité de ses résultats, bien "au-delà de (ses) objectifs", souligne Daniel Bilalian, directeur des sports de France Télévisions, dans une interview accordée au Journal du Dimanche. Mais malgré cet important succès, France Tévisions est loin d'être parvenu à rentabiliser la retransmission des J.O., qui a coûté la bagatelle de 62 millions d'euros, dont 50 millions pour les seuls droits de retransmission. Un constat tempéré par Daniel Bilalian qui indique que "les événements sportifs ne sont jamais rentables euro pour euro". Les bonnes audiences enregistrées vont "permettre d'augmenter la moyenne à la fin de l'année", a-t-il ajouté expliquant que "sur le moment même, on n'est jamais remboursé mais sur l'année, la publicité pourra être vendue plus chère et ce sur l'ensemble des programmes".
Si les Français ont massivement suivi les Jeux Olympiques sur leurs écrans de télévision, la couverture de l'événement sportif par France Télévisions a toutefois fait l'objet de nombreuses critiques. L'attitude du journaliste Nelson Monfort, qui a décroché la médaille d'or du journaliste le plus chauvin attribuée par le Wall Street Journal, a par exemple été plusieurs fois dénoncée notamment à l'issue de la finale du relais féminin 4X200 mètres nage libre où il avait évoqué le deuil de la mère d'une des nageuses. Daniel Bilalian s'estime pourtant "satisfait" et "fier de (ses) équipes techniques et de journalistes". "Il y a une dichotomie entre les téléspectateurs et les internautes. Sur internet, c'est trop ou pas assez. Où est le juste milieu ? Il y a des réflexions intéressantes à prendre en compte, mais il y a aussi beaucoup d'aigreur personnelle. Mon seul critère est l'audience", a-t-il expliqué.