Après un premier débat à pas feutrés, les esprits se sont davantage échauffés hier soir lors de la deuxième session d'échanges des candidats de la primaire de gauche. Un débat, co-diffusé sur BFMTV et iTELE en partenariat avec RMC, qui était essentiellement consacré à des sujets de société - école, migrants, cannabis - et au cours duquel certains candidats se sont montrés plus belliqueux que lors du premier débat. D'entrée de jeu, Laurence Ferrari avait d'ailleurs donné le tempo en lançant, sans se douter qu'elle en ferait les frais quelques minutes plus tard, "Les punchlines sont les bienvenues ce soir !".
Au cours du débat, interrogé sur le style de présidence auquel il s'aspire, Arnaud Montebourg a tenu à dénoncer "un mur des puissants, invisible mais bien réel" qui existe en France, avant de s'attaquer à "la concentration des médias entre quelques mains". L'ancien locataire de Bercy s'est alors directement adressé à Laurence Ferrari, lâchant "Il y a même une chaîne, votre chaîne madame Ferrari, dont le propriétaire est allé jusqu'à détruire son outil de travail pour empêcher le pluralisme".
Un tacle sévère adressé directement à Vincent Bolloré, propriétaire d'iTELE, dont les méthodes de management et le projet éditorial ont éviscéré la rédaction de la chaîne d'information qui a perdu la majorité de ses salariés suite à un mouvement de grève historique. Piquée au vif, Laurence Ferrari a répliqué quelques minutes plus tard au candidat arguant que "la chaîne qu'(il) évoque" est "bien là" et qu'elle "la représente ce soir". Une réponse à laquelle Arnaud Montebourg n'a pas souhaité réagir, laissant s'établir un silence gêné de quelques secondes sur le plateau.
Sur Twitter, cet accrochage au sujet d'iTELE n'a pas manqué de faire réagir. Questionnée par un internaute, Audrey Pulvar, figure de la chaîne remarquée pour ne pas avoir soutenu les grévistes en novembre dernier, a estimé que Laurence Ferrari "avait très bien répondu à cette attaque ridicule", ajoutant "Applaudissements à la rédaction d'iTELE". De nombreux internautes ont ensuite ironisé sur cette phrase, rappelant à la journaliste que la rédaction de la chaîne d'information était réduite à peau de chagrin.