Il est dans les clous. Depuis le lancement du Grand débat national en janvier, le président Emmanuel Macron fait le tour de la France pour échanger avec ses concitoyens, souvent pendant plusieurs heures. Des débats retransmis en intégralité sur les chaînes d'information en continu et qui ne plaisent absolument pas aux opposants politiques. Plusieurs d'entre eux, comme Laurent Wauquiez (LR), Laurent Jacobelli (RN) et Michel Larive (LFI), ont d'ailleurs saisi le CSA concernant le temps de parole du président de la République, estimant que celui-ci était déséquilibré par rapport à celui de ses opposants et qu'il s'agissait d'une campagne déguisée en vue des élections européennes.
Hier soir, le Conseil supérieur de l'audiovisuel a confirmé auprès de l'AFP que les interventions du chef de l'Etat dans le cadre du Grand débat national rentraient bien dans le décompte du temps de parole de l'exécutif. Le gendarme de la télévision a assuré que les interventions présidentielles devaient bel et bien être intégrées dans le temps de parole de l'exécutif, dès lors qu'elles relèvent "du débat public national". Il a d'ailleurs rappelé que seules les déclarations du président sur des sujets régaliens, comme par exemple une allocution à la suite d'un attentat, n'étaient pas comptabilisées.
Le CSA a également précisé que les propos d'Emmanuel Macron "seront décomptés au titre du temps total d'intervention imparti aux représentants du pouvoir exécutif". Les règles sur le temps de parole, que l'ensemble des chaînes de télévision doivent appliquer, comportent un "bloc de l'exécutif" qui doit représenter un tiers du temps de parole total. Ce "bloc" regroupe les membres du gouvernement, le président de la République et ses collaborateurs. Le reste du temps de parole doit être réparti par les chaînes de télévision entre l'ensemble des formations politiques, en fonction de leur représentativité.
Concernant les élections européennes qui auront lieu en mai prochain, six semaines avant le scrutin, des règles plus strictes s'appliqueront sur l'ensemble du temps de parole des formations politiques. Selon le CSA, les propos d'Emmanuel Macron seront décomptés uniquement s'il prend part au débat électoral, notamment s'il annonce son soutien à un candidat ou à une liste.