L'opposition vent debout contre le temps de parole d'Emmanuel Macron. Depuis le lancement du Grand débat national il y a un mois, le président de la République fait le tour de la France pour échanger avec ses concitoyens, souvent pendant plusieurs heures. Des débats retransmis en intégralité sur les chaînes d'information en continu.
Cette médiatisation ne plaît absolument pas aux opposants du président, dont plusieurs ont annoncé leur volonté de saisir le Conseil supérieur de l'audiovisuel. Hier après-midi, lors des Questions au gouvernement au Parlement, le député La France insoumise Alexis Corbière a interpellé le ministre de la Culture Franck Riester sur le temps de parole dans les médias d'Emmanuel Macron.
"Depuis le 15 janvier, le président de la République s'est exprimé durant six réunions pour un temps de parole équivalent à 34 heures. Si on accepte le week-end, car on a besoin de repos, cela représente deux heures de macronisme quotidien", a lancé le parlementaire. Et de poursuivre : "Par un effet de système, les chaînes d'info en continu ont fait le choix de diffuser ce flot de paroles. Le président apparaît sur tous les écrans, jusqu'à saturation, même si les audiences s'effondrent". Il a alors réclamé "que le temps de parole" d'Emmanuel Macron "se passe hors caméra dans les débats qui viendront" : "Sans quoi, il faudra intégrer ce temps de parole dans les comptes de campagne."
Après l'intervention d'Alexis Corbière, Franck Riester lui a répondu : "Dans notre pays, le temps de parole des responsables politiques est encadré par la loi et l'équilibre du temps de parole en fonction des sensibilités politiques est contrôlée par le Conseil supérieur de l'audiovisuel selon des règles très précises". Le ministre a souligné que les règles étaient "transparentes" : "Hors période électorale, le temps de parole pour l'exécutif, y compris le président de la République dans ses prises de parole pour le débat politique national, est d'un tiers du temps de parole, les deux tiers restants se répartissant en fonction des différents partis politiques."
"Le contrôle de ce temps de parole est effectué par le CSA sur une période de trois mois avec des données fournies par les médias d'une façon totalement transparente et un accès en open data", a souligné Franck Riester. Avant de terminer : "Soyez rassuré, nous sommes dans un Etat de droit. La prise de parole des responsables politiques est équilibrée". puremedias.com vous propose de visionner la séquence.
Ces derniers jours, plusieurs responsables et partis politiques ont annoncé dans les médias leur volonté de saisir le CSA concernant le temps de parole du président de la République. Parmi eux : Laurent Wauquiez (Les Républicains), Marine Le Pen (Rassemblement national), ou encore le Parti socialiste et la France insoumise. Selon nos informations, seuls trois députés ont pour l'instant saisi le gendarme de l'audiovisuel à ce sujet : l'Insoumis Michel Larive et les deux membres de LR Constance Le Grip et Brigitte Kuster. Au total, il y a plus de 70 saisines à ce sujet.