Canal+ n'a pas eu gain de cause. Selon Reuters, le tribunal de grande instance de Paris a maintenu aujourd'hui l'appel d'offres lancé le 7 mars dernier par la Ligue de football professionnel (LFP) pour l'attribution des droits de diffusion de la Ligue 1 sur la période 2016-2020. Le 18 mars dernier, Canal+ avait déposé un recours devant le juge des référés pour demander sa suspension.
La LFP a décidé de lancer avec plus d'un an d'avance les enchères concernant les droits TV du championnat de France de football. La Ligue n'a pas caché son intention de profiter ainsi à plein de la guerre féroce qui oppose Canal+ et beIN Sports pour faire monter les prix. Avec cette décision, la LFP veut également surfer sur le regain d'intérêt de la Ligue 1 suite aux relances du PSG et de l'AS Monaco, qui se traduit par une hausse des audiences des retransmissions. La Ligue espère ainsi faire passer le montant des droits TV de 607 millions par an actuellement (dont 420 millions d'euros de Canal+) à plus de 750 millions d'euros.
De son côté, Canal+ a publiquement protesté contre cet avancement de l'appel d'offres. "Le timing n'est pas acceptable", a ainsi expliqué le 18 mars dernier le patron du groupe, Bertrand Méheut, au "Figaro". "La Ligue de football nous a vendu des droits pour quatre ans, jusqu'en juin 2016. Nous souhaitons pouvoir en bénéficier sereinement. Je ne comprends pas cette précipitation".
Et Bertrand Méheut d'ajouter : "Nous devrions pouvoir exploiter tranquillement les droits en cours, sachant que nous les avons acquis chèrement, 430 millions d'euros par an (...) Notre soutien n'est pas remis en cause. La seule question qui se pose aujourd'hui, c'est le respect des partenaires". Outre sa procédure en référé, Canal+ a également saisi l'Autorité de la concurrence pour dénoncer l'appel d'offres de la LFP. Quoiqu'il arrive, la chaîne cryptée devra de toute façon faire ses propositions à la Ligue d'ici le vendredi 4 avril, date de l'attribution des différents lots.