

Lors de son grand oral devant les personnels de Libération le 3 février dernier, Nicolas Demorand avait donné sa vision de la future ligne éditoriale du titre : « ll faut que la Une d'un journal gueule et envoie une accolade à son lecteur ».
A la tête du quotidien depuis une quinzaine de jours, l'ex-journaliste d'Europe 1 a donc impulsé aujourd'hui son premier titre « qui gueule » : « Montée du FN : Au boulot, la gauche ! ». Et dans son premier édito, Demorand n'est pas tendre avec l'opposition : « Une décennie pour rien. Bientôt 10 ans après le lugubre 21 avril 2002 et la gauche ne sait toujours pas comment renouer avec les classes populaires ».
Après l'onde de choc provoquée par le sondage révélant la montée en puissance de Marine Le Pen, Demorand s'interroge : « L'indignation républicaine de la gauche est nécessaire, mais après ? » Il déplore l'attitude des socialistes qui, à 14 mois de la présidentielle, « n'ont rien, ou pas grand chose à dire au peuple. Pas d'alternative crédible (...) Pas de contre-discours clair, positif, serein sur la nation, l'immigration et même la laïcité ». Il exhorte enfin le PS à accélérer : « Bref, pas de programme capable de faire vivre l'espoir d'un sort meilleur pour tous. Peut-être que tout cela existe dans les placards de la rue Solférino : si c'est le cas il devient urgent de le faire savoir ».