Trois mois après l'élection de François Hollande à la présidence de la République, les comptes de campagne des candidats viennent d'être publiés au Journal Officiel. Si Nicolas Sarkozy et son adversaire socialiste ont sensiblement dépensé le même montant (respectivement 21,34 et 21,77 millions d'euros), l'analyse détaillée de leurs comptes met toutefois en exergue les divergences de leurs stratégies médiatiques.
Premier constat étonnant : l'actuel Président de la République s'est montré beaucoup plus traditionnel que l'UMP dans sa manière de communiquer avec les citoyens français. François Hollande a en effet donné la priorité au tract, avec 4,1 millions d'euros consacrés à la "propagande imprimée", rapporte La Tribune, contre 2,9 millions d'euros pour l'équipe de Nicolas Sarkozy. Le président sortant a quant à lui préféré se focaliser massivement sur le web avec des dépenses s'élevant à 1,3 million d'euros, contre 549.000 euros pour François Hollande. Outre son site officiel, lafranceforte.fr, Nicolas Sarkozy avait massivement investi les réseaux sociaux, comptant plus de 760.000 fans sur Facebook et 281.000 followers sur Twitter. En termes de dépenses sur le web, le candidat socialiste a même été dépassé par Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de Gauche, avec 715.000 euros dépensés sur la Toile, et François Bayrou, qui portait les couleurs du Modem, avec 606.000 euros.
François Hollande a toutefois gagné la bataille de la télévision. Le président a en effet dépensé 841.000 euros, loin devant Nicolas Sarkozy qui n'y a consacré que 320.415 euros. Le candidat socialiste a également supplanté le président sortant dans le domaine des enquêtes, des sondages et du conseil en communication. Alors que Nicolas Sarkozy n'a commandé des sondages que pour 110.000 euros, François Hollande a quant à lui dépensé plus de 230.000 euros pour connaître en temps réel l'opinion des Français. Le nouveau président a par ailleurs fait appel à de nombreux conseillers en communication pour 120.000 euros, tandis que Nicolas Sarkozy n'a pas jugé utile de s'entourer de cabinets extérieurs.