Drôle de signal envoyé aux journalistes. Ce lundi, Emmanuel Macron a réuni le Congrès de Versailles composé des parlementaires de l'Assemblée nationale et du Sénat afin d'énoncer les priorités de son quinquennat. Lors de son discours, le président de la République a adressé un message aux médias, après les enquêtes et les soupçons qui ont concerné des ministres du gouvernement d'Edouard Philippe.
"Nous voulons aussi cette confiance, parce que la société de la délation et du soupçon généralisé qui était jusque là la conséquence de l'impunité de quelques puissants ne nous plaît pas davantage", a démarré Emmanuel Macron, soulignant que "la loi (de moralisation de la vie publique, ndlr) du gouvernement sera votée. Je n'en doute pas. Mais après qu'elle l'aura été, j'appelle à la retenue."
Le président a appelé "à en finir avec cette recherche incessante du scandale", "avec le viol permanent de la présomption d'innocence", et "avec cette chasse à l'homme où parfois les réputations sont détruites". "La reconnaissance de l'innocence, des mois, des années plus tard, ne fait pas le dixième du bruit qu'avait fait la mise en inquisition initiale", a-t-il poursuivi, précisant que "cette frénésie, qui a touché tous les camps, depuis tant d'années, est indigne de nous et des principes de la République". puremedias.com vous propose de visionner la séquence.
Ce n'est pas la première fois qu'un responsable de l'Etat demande à la presse de ralentir leurs investigations concernant des membres du gouvernement. Lors du dernier point presse du porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner avait "invité" les médias à ne "pas affaiblir" la ministre du Travail, inquiétée par la justice pour "favoritisme". Ces propos viennent aussi quelques semaines après la tribune d'une vingtaine de rédactions réclamant à l'exécutif de ne pas interférer dans le travail des journalistes et ne pas faire de pression sur la presse.