Ce vendredi, Eric Zemmour a consacré sa chronique dans "Le Figaro Magazine" à Mennel Ibtissem, la désormais ancienne candidate de "The Voice" qui a été au coeur d'une longue polémique ces dernières semaines. Après son passage remarqué dans l'émission de TF1, la chanteuse a vu d'anciens messages postés sur Facebook ressurgir sur les réseaux sociaux. La jeune femme originaire de Besançon avait tenu des propos jugés complotistes à la suite des attentats de Nice et de Saint-Étienne-du-Rouvray durant l'été 2016. Afin de mettre un terme à la polémique, elle a décidé de quitter l'aventure de "The Voice".
Pour Eric Zemmour, cette polémique est "une affaire Dreyfus du pauvre", "avec des Zola de bar-tabac et des Barrès sans talent". "Avec la télé et les réseaux sociaux à la place des journaux et des prétoires. Avec une jeune chanteuse à la place du capitaine. Devoir renoncer à son quart d'heure de gloire sur TF1, c'est aujourd'hui pire qu'être envoyé au bagne de l'île du Diable", a débuté l'ancien chroniqueur de Laurent Ruquier, avant de retracer le déroulé de cette polémique.
"La guerre est alors déclarée. Entre les pour et les contre. Entre les avocats de la belle et ses contempteurs (...) Les premiers plaident pour le droit à l'erreur d'une 'jeunesse française'. Les seconds reconnaissent la patte de Tariq Ramadan et des Frères musulmans. Ceux-ci devraient se rappeler leur combat permanent pour la liberté d'expression", a poursuivi Eric Zemmour, avant de noter que "cette jeune fille y a droit comme chacun d'entre nous" : "Elle a le droit de douter des vérités officielles. De le dire publiquement sans être sanctionnée pour 'délit d'opinion'."
"Ses avocats autoproclamés" ont une "défense qui sonne faux", a souligné le polémiste, avant de lancer : "Prénom, vêtement, langue, tous les signes extérieurs d'assimilation, que la République jadis imposait de gré ou de force (...) manquent à cette jeune fille. Ce n'est pas un hasard, mais une volonté délibérée, réfléchie. C'est typiquement ce que le bon sens populaire appelle une 'Française de papier'". Il a tenu à assurer que "cela ne lui ôte aucun droit", "ni n'en fait une citoyenne de seconde zone". "Mais cela marque la différence entre le droit et la réalité, entre le point de vue des élites et celui du peuple", a ajouté l'écrivain.
En conclusion, Eric Zemmour a jugé que "les réflexions pseudo-'complotistes' de Mennel Ibtissem ne sont pas des erreurs de jeunesse, mais sont cohérentes avec son milieu et sa culture" et "avec cette contre-société qui est en train de forger dans de nombreuses banlieues un peuple dans le peuple."