Après avoir opté pour la Suisse afin de payer moins d'impôts dans les années 90, Yannick Noah a apporté son soutien au candidat socialiste François Hollande lors de la campagne présidentielle, avouant même être en accord avec sa proposition de taxer à 75% les plus hauts revenus. Ironie du sort, l'ancien tennisman était entendu aujourd'hui par la commission d'enquête du Sénat sur l'évasion des capitaux.
Aux côtés de Guy Forget, également sur le banc des accusés, Yannick Noah a justifié son expatriation vers la Suisse par sa "peur du lendemain" et sa volonté d'"optimiser" ses revenus. En procédure avec le fisc pour une affaire remontant à 1993, l'ancien tennisman a expliqué que la courte durée d'une carrière sportive nécessitait d'organiser sa reconversion. "Avoir un petit matelas de côté permet alors de pouvoir faire vivre sa famille", a-t-il déclaré.
"Aujourd'hui, je gagne mon argent ici grâce au public francais, je paye mes impôts en France", a rappelé Yannick Noah, reconverti dans la chanson. "Si j'étais une vedette internationale je réagirais différemment. Je ne vais pas conseiller à mon fils qui a fait toute sa carrière aux Etats Unis de venir payer ici, mais moi je paye ici", a-t-il ajouté. Interrogé sur la mesure fiscale d'imposition à 75% des revenus excédant un million d'euros par an proposée par François Hollande, Yannick Noah a jugé "juste" que "quelqu'un qui gagne autant d'argent soit amené à le partager".
Mise sur pied en janvier 2012, la commission d'enquête rendra son rapport dans un mois. D'autres personnalités et grands patrons ont déjà été entendus, à l'instar de Christophe de Margerie, patron de Total, et de Frédéric Thiriez, président de la Ligue de football professionnel.