France Bleu demande à plusieurs de ses salariés de cesser le travail. Selon les révélations hier de "Sud Ouest", cinq salariés de l'antenne basque du réseau de stations publiques locales ont été suspendus dans le cadre d'une enquête pour des faits de sexisme au travail.
Ces investigations font suite aux accusations d'Amaia Cazenave dans "Je ne suis pas une salope, je suis journaliste", le documentaire de Marie Portolano diffusé sur Canal+ en mars dernier. La journaliste avait dénoncé les propos sexistes de certains de ses anciens collègues de France Bleu Pays Basque et de la direction des sports de Radio France, sans les nommer publiquement. "J'ai en mémoire des soirées où je suis aussi toute seule dans un open space avec un collègue qui se met à crier : 'J'ai envie de baiser !'. Fort. Plusieurs fois", avait notamment raconté dans le doc Amaia Cazenave, qui officie désormais au "Parisien". Autre épisode, lorsque la journaliste se présente à la rédaction avec du rouge à lèvres. "On m'a dit que j'avais une bouche à pipes", se remémorait la journaliste face à Marie Portolano.
Dans la foulée de la diffusion de ce film, Radio France avait annoncé diligenter une enquête interne. La direction du groupe public a fait savoir hier par communiqué que 80 témoignages avaient été recueillis et concernaient ses antennes locales comme nationales. Au total, ce sont 11 procédures disciplinaires qui ont été lancées, dont cinq au sein de France Bleu Pays Basque. Ces derniers se sont vus remettre vendredi 17 septembre une dispense de travail avec effet immédiat par leur direction. Chaque salarié devra désormais avoir un entretien avec le service des ressources humaines de Radio France. Si une sanction intervient, elle pourra aller du blâme au licenciement.