Rebondissement à France Télé. Ce jeudi, la direction de France Télévisions et une majorité des syndicats - dont notamment la CGT, première organisation avec 40,6% des voix - se sont accordés sur un texte "relatif au déploiement du projet d'entreprise sur la période 2019-2022", comme le rapport "Le Monde". Un succès pour la présidente Delphine Ernotte qui avait échoué à trouver un accord lors de précédentes discussions fin avril.
Cet accord-cadre va fixer les objectifs accompagnant le plan de départs volontaires que la direction souhaite enclencher d'ici à 2022 sous la forme d'une rupture conventionnelle collective. L'objectif est une suppression de 900 postes, avec 2.000 départs et 1.100 embauches. L'accord signé comprend un volet GPEC (gestion prévisionnelle de l'emploi et des compétences) qui permettra les négociations par projet et de visualiser l'ensemble des besoins en ressources humaines de l'entreprise. Un volet primordial qui a permis à France Télévisions de s'accorder avec la CGT.
Par ailleurs, cet accord contient les six chantiers que Delphine Ernotte compte porter jusqu'en 2022, c'est-à-dire la production de contenus liés à l'outre-mer, le renforcement de l'information, la régionalisation des antennes, la production de contenus innovants, l'évolution des fonctions supports et le renforcement de l'innovation technologique. "Il prévoit un haut niveau de dialogue social autour de chacun des projets durant cette période d'évolution de l'entreprise", assure France Télévisions dans un communiqué.
Pourtant, cet accord était encore loin d'être signé il y a quelques jours. En effet, lundi dernier, le syndicat FO de France Télévisions avait annoncé qu'il ne signera pas le projet de rupture conventionnelle collective du groupe. Il s'agissait du troisième syndicat à rejeter le projet, auquel le SNJ et la CGT s'étaient également opposés. Syndicat majoritaire à France Télévisions, la CGT avait quitté la table des négociations dès le mois de janvier. Depuis, le syndicat, alors fermement opposé à la suppression de 900 postes, avait dénoncé "une casse sociale sans précédent".
Finalement, la direction de France Télévisions est parvenue à s'entendre avec FO et la CGT. "En avançant projet par projet, nous montrerons à la direction que ce n'est pas possible", explique Pierre Mouchel, délégué syndical central CGT au "Monde ", qui se satisfait de la prise en compte de "la qualité de vie au travail". Cependant, le SNJ n'a pas du tout été convaincu par l'accord proposé par la direction, estimant que "la mise en oeuvre de cet accord risque d'avoir des conséquences très lourdes sur la santé, la sécurité et les conditions de travail de tous les salariés qui resteront dans l'entreprise."