Nicolas Sarkozy avait l'habitude de taper sur les chaînes du service public ou Canal+. François Hollande, malmené dans les sondages depuis plusieurs mois, a trouvé une autre cible médiatique : BFMTV. Le traitement de l'actualité par la première chaîne d'informations française ne serait pas du goût du Chef de l'Etat, qui s'en plaindrait régulièrement auprès de ses collaborateurs selon Le Point.
"Hollande déteste le ton de BFMTV", écrit notre confrère, qui cite le Chef de l'Etat lors d'une discussion en petit comité : "Alain Weill (son patron, NDLR) est un sale type et LCI propose un traitement de l'information plus professionnel". D'où, selon Le Point, le retour de l'amendement LCI à l'Assemblée Nationale, qui permettra peut-être à la chaîne d'infos du groupe TF1 de basculer du payant au gratuit à partir du 1er janvier 2015.
Ce n'est pas la première fois que le Chef de l'Etat pique une colère à propos du traitement qui lui est réservé sur les chaînes d'informations de la TNT. Pendant l'affaire Léonarda, il avait été ulcéré de voir sur BFMTV la jeune Rom lui répondre après son intervention solennelle depuis l'Elysée. "Un vrai scandale", aurait réagi François Hollande. "BFMTV et i>TELE ont procédé à une sorte de montage. Cela participe d'une manipulation permanente de tout ce que je dis ou fais, et ça ne peut que contribuer à abaisser la fonction présidentielle", s'était déjà plaint le président selon Le Canard Enchaîné.
Depuis l'arrivée au pouvoir des socialistes, BFMTV est dans la ligne de mire des ministres. L'Opinion rapportait il y a peu des propos tenus par plusieurs ténors du gouvernement au sujet de la chaîne d'Alain Weill. Arnaud Montebourg se serait ainsi élevé récemment contre la "bfm-isation" de la vie politique française. De son côté, Michel Sapin pesterait contre "l'emballement médiatique" créé par les chaînes d'infos en continu, sur lesquelles "une tornade chasse l'autre".
Quant à Bruno Le Roux, le patron des députés PS à l'Assemblée nationale, il aurait pour habitude d'ironiser "Fox News... pardon BFM", référence peu flatteuse à la chaîne conservatrice et populiste américaine. Plus globalement, c'est l'ensemble des cabinets ministériels qui vociféreraient contre la rivale d'i>TELE, régulièrement accusée d'être "populiste", "bas de gamme", et de valoriser une info brute sans mise en perspective ni analyse. A tel point que la chaîne serait surnommée "B-FN" par de nombreux conseillers.
Ces critiques ne semblent pas vraiment atteindre BFMTV. Solidement assise sur des audiences en progression (2% de parts d'audience en septembre), la chaîne du groupe NextRadioTV ne craint visiblement rien des hommes politiques qui profitent souvent à plein du système qu'ils dénoncent.