Un soutien de réconfort. Mathieu Gallet, président de Radio France, peut compter sur la fidélité de Frédéric Mitterrand. L'ex-ministre de la Culture sous Nicolas Sarkozy, interrogé sur i-TELE en début d'après-midi, lui a apporté un soutien inconditionnel en pleine tempête médiatico-politique.
"Il se trouve dans un traquenard ! Quand vous dites que le ministre convoque le président de Radio France, on ne convoque pas le président d'une institution nommé par le CSA !", a-t-il fustigé. Il a par ailleurs rappelé que l'actuel gouvernement avait voté une nouvelle loi pour garantir l'indépendance de l'audiovisuel public. "On a l'impression que ces pouvoirs accrus du CSA ne sont pas respectés. Juste au moment où le CSA se penche sur les nominations de la télévision publique", a-t-il dénoncé.
"La coloration générale de l'information concernant Mathieu Gallet me semble extrêmement biaisée. Les révélations successives du 'Canard Enchaîné', comme dans un feuilleton assez bien réglé semble-t-il, méritent d'être regardées de plus près et sans doute infirmées", a-t-il poursuivi, dénonçant un "lynchage médiatique". A propos de la crise à Radio France et du déficit annoncé en 2015, Frédéric Mitterrand rappelle que Mathieu Gallet a alerté sa tutelle sur ce point "depuis plusieurs mois déjà". "S'il n'a pas trouvé les issues, c'est peut-être parce qu'on (le gouvernement, ndlr) n'a pas pris mesure de la crise aussi bien que lui", a-t-il conclu.
Mathieu Gallet connaît très bien Frédéric Miterrand pour avoir fait partie de son cabinet à la Culture. C'est lui qui a insisté auprès de Nicolas Sarkozy pour qu'il soit nommé en mai 2010 à la tête de l'INA. Une nomination qui avait été controversée à l'époque.
Son arrivée à la tête de Radio France avait aussi été une vraie surprise. D'abord en raison de son âge, 37 ans, il était le plus jeune des six finalistes, mais surtout pour son profil. Mathieu Gallet, qui n'a pas fait l'ENA, est étiqueté à droite. Demain, Mathieu Gallet reprendra le chemin du ministère de la Culture, cette fois pour honorer une "convocation" à la demande de Fleur Pellerin.