Alors que l'affaire Depardieu commence à disparaitre des écrans radar, l'acteur Gérard Lanvin a longuement et vigoureusement défendu l'acteur hier soir sur le plateau du "Grand Journal". Depuis l'annonce de l'exil fiscal de l'interprète d'"Obelix" en Belgique, puis en Russie, le cinéma français s'est divisé et un vif débat sur le salaire des acteurs a été lancé. Philippe Torreton a notamment publié une tribune assassine dans Libération. "Ferme-la, prends ton oseille et tire-toi, ne demande pas le respect, pas toi !" écrivait-il. D'autres ont préféré apporter leur soutien à Gérard Depardieu, à l'instar de Catherine Deneuve, Gad Elmaleh ou encore Brigitte Bardot.
Hier c'est un soutien sans faille que Gérard Lanvin a réitéré à l'acteur avec qui il a partagé l'affiche de "San Antonio" de Frédéric Auburtin sorti en 2004. Face à Michel Denisot, Lanvin a posément développé ses arguments : "J'ai eu l'honneur de travailler avec Gérard Depardieu. (...) Je n'ai pas l'intention de le défendre. J'ai l'intention de défendre l'idée de la liberté. On a le droit d'aller où on veut, quand on veut et avec ce qu'on veut. Après, Depardieu fait ce qu'il veut, il va aller se cailler les couilles en Russie, il regarde des crétins qui se déguisent en Astérix... Moi je n'ai pas le temps de faire des trucs comme ça. Mais lui, je comprends qu'avec sa folie, avec sa démence... Moi je l'aime parce qu'il est différent de moi et pour ça, moi je suis pour Gérard Depardieu. Gérard, c'est un dingo ! Je le suis depuis toujours, depuis "Les Valseuses", et je le suivrai toujours."
Avant de se dire favorable au mariage pour tous, Gérard Lanvin a critiqué la politique de taxation des hauts-revenus mise en place pour le Gouvernement. "J'ai vu Mélenchon un jour, et ça m'avait profondément choqué, dire à Laurence Ferrari 'Vous gagnez un million d'euros par an, moi, si je passe président de la République, je vous en prendrai 750.000'. C'est de la menace. Ensuite ça a été repris par M. François Hollande (...) qui a récupéré les voix de Mélenchon. (...) Gérard, il a créé des entreprises, il a fait travailler des dizaines de personnes, il a un château, ça coûte des fortunes, il y a l'ISF qui lui tombe sur la gueule, il y a ça...".
Gérard Lanvin, qui a expliqué comprendre que ses propres enfants veuillent s'installer au Brésil, s'en est ensuite pris plus directement à François Hollande. "Monsieur Hollande nous a dit 'à titre d'exemple', mais on paie des impôts depuis toujours nous. A titre d'exemple on est des bons citoyens. A titre d'exemple on n'a rien à se reprocher parce qu'il faut les payer, ces impôts. Ils sont à 43%, puis 45%. On est assez imposé est on est d'accord ! Mais ce que je veux dire, quand on nous dit qu'au dessus, ce sera 75%, c'est confiscatoire, c'est démotivant et c'est surtout complètement con puisque le Conseil constitutionnel l'a reconnu."
Il a également taclé Philippe Torreton, dont la tribune dans Libération semble lui avoir fortement déplu. "Il s'est jeté sur l'os à ronger, c'est Gérard Depardieu l'os à ronger. Il a dit des méchancetés, il s'est attaqué à son physique... Moi je préfère Gérard Depardieu à Philippe Torreton, qui est un très bon acteur, il n'y a pas de problème ! Mais à un moment, je préfère la folie à la tristesse du propos de Philippe Torreton", a conclu Gérard Lanvin.