C'est un magazine emblématique que s'apprête à relancer "Le Figaro". Le groupe de presse de Serge Dassault a en effet annoncé, la semaine dernière, son intention de faire renaître un des titres phares de la presse people du siècle dernier, "Jours de France".
Fondé en 1958 par l'avionneur Marcel Dassault qui y tenait une rubrique intitulée "Le Café du commerce", cet hebdomadaire a jusqu'en 1989 assuré la couverture de l'actualité heureuse des stars et des têtes couronnées. Ciblant les femmes, il a fait les belles heures des salles d'attente des médecins et des dentistes, étant financé essentiellement par la publicité. Disparu des kiosques en 1989, il a revu le jour en 2011 sous la version d'un site internet associé au Figaro.fr et traitant exclusivement de l'actualité des familles royales.
Quinze ans après sa mort "papier", Le Figaro a donc décidé de lui redonner vie sous la forme d'un trimestriel facturé 4,90 euros. La nouvelle mouture du magazine a été confiée à Sofia Bengana, éditeur du Figaro et du Figaro Magazine. Selon le communiqué, ce "Jours de France", version XXIème siècle, "décryptera le mode de vie des people, leur actualité, leur environnement, permettant ainsi au lecteur de pénétrer dans l'intimité des célébrités, en toute complicité et sans aucun voyeurisme". Il devrait encore largement rendre hommage aux grandes familles royales à travers des sagas signées Stéphane Bern, déjà éditorialiste pour Madame Figaro et le Figaro Magazine. Un premier numéro test est prévu pour le 7 août prochain. En cas de succès, le magazine people pourrait se transformer rapidement en mensuel voire en hebdomadaire.
Cette réédition de Jours de France n'arrive cependant pas sans créer quelques tensions. A son annonce, le groupe de presse Entreprendre (Science Magazine, Question Santé) a en effet exprimé son opposition au projet comme le rapporte Les Echos. Son fondateur, Robert Lafont, affirme ainsi avoir déjà relancé le titre de presse en 2010 sous le nom Jour de France (sans s), un magazine people pour l'instant vendu à près de 22.000 exemplaires par mois et promouvant la réussite de manière large. Robert Lafont a expliqué au quotidien économique que "la marque était tombée dans le domaine public puisqu'elle n'était plus exploitée depuis cinq ans."
L'éditeur a même menacé d'assigner en justice Le Figaro si le groupe de presse allait au bout de son initiative. Selon Les Echos, ce dernier se serait contenté pour l'instant d'envoyer des lettres recommandées à son concurrent afin de lui demander de revenir sur son projet de relance. Des pressions que semble ne pas comprendre le groupe de Serge Dassault qui affirme de son côté que la marque Jours de France lui appartient toujours et que son titre de propriété a bien été renouvelé, comme il se doit, en 2008, et ce, pour dix ans.