Jamy Gourmaud débarque dans le Youtube game. Après avoir publié avec succès durant le premier confinement des vidéos quotidiennes autour du savoir sur les réseaux sociaux, l'animateur du "Monde de Jamy" sur France 3 a décidé de transformer l'essai en créant une chaîne Youtube dédiée. Baptisée "Epicurieux" et déjà dotée de 670.000 abonnés, cette chaîné a été lancée le 16 novembre dernier en partenariat avec Webedia, éditeur de puremedias.com. Depuis lors, "Epicurieux" propose des vidéos sur des sujets variés, du changement de couleur des feuilles à l'automne à l'origine d'une expression de la langue française.
Propos recueillis par Benjamin Meffre.
puremedias.com : Quelle a été la genèse du lancement de votre chaîne Youtube ? C'est votre femme qui a eu l'idée durant le premier confinement de faire des vidéos et de les poster sur les réseaux sociaux, c'est ça ?
Jamy Gourmaud : Absolument ! C'est Manuela qui a eu l'idée à l'annonce du premier confinement. Elle m'a dit que nous devrions faire une petite vidéo quotidienne pour apporter un savoir quotidien aux gens et leur donner ainsi une petite bulle d'air en cette période compliquée.
Avez-vous été surpris du succès de ces vidéos, notamment auprès du jeune public ?
Complètement ! Mais d'ailleurs pas qu'auprès du jeune public ! Je ne m'adresse d'ailleurs pas aux enfants spécifiquement, je m'adresse plutôt aux profanes de tous âges. C'est très différent.
Quel était votre rapport à Youtube avant de lancer votre chaîne ?
J'avais initialement un rapport de consommateur uniquement. J'ai découvert, avec ma compagne Manuela, un nouveau média en tant que producteur de contenus. C'est une nouvelle vie. Avant de créer ma chaîne Youtube, ce n'était que des petites vidéos, des "capsules de déconfiné" comme on les appelait, que je postais sur les réseaux sociaux Twitter, Instagram et Facebook. C'est au fil des jours que j'ai eu des demandes pour que ces vidéos soient plus accessibles. C'est comme cela qu'est née l'idée de créer une chaîne Youtube.
Vos enfants regardent-ils votre chaîne sur Youtube ? Vous donnent-ils des conseils ?
Tout à fait. Ils sont assez fidèles, ils font des critiques, des suggestions. C'est très utile.
Avec ce nom de chaîne, "Epicurieux", vous voulez signifier qu'on peut prendre du plaisir à apprendre ?
Oui, c'est vraiment mon leitmotiv. C'est quelque chose qui se fait chez moi naturellement. Quand j'apprends, quand je comprends un phénomène, j'y prends du plaisir. J'aime transmettre et me qualifier de passeur. Mais je ne peux pas me contenter de transmettre sans y ajouter le plaisir que j'ai pu prendre à comprendre. C'est un principe que j'essaye de mettre en oeuvre sur les différents formats de la marque Epicurieux. C'est ce que symbolise ce nom en effet.
Qu'est-ce qu'on retrouvera justement sur votre chaîne ? Pas que de la science ?
Non, le contenu sera très varié. Cela ira de phénomènes naturels dans lesquels on va en effet trouver de la science, à des vidéos sur l'origine des expressions de la langue française, ou un format baptisé "Sur la planche", où je raconte des histoires autour de nos aliments. Cela peut être l'origine du nom d'un produit, ou la raison de sa consommation à telle ou telle époque de l'année par exemple.
Pourquoi tourner les vidéos chez vous, dans votre atelier, et pas en studio ? Pour rester fidèle à l'esprit des débuts pendant le confinement ?
Parce que c'est une signature pour ces formats et cette marque Epicurieux. Quand on est dans cet atelier, on est dans un univers protecteur, comme si on était à l'abri de tout ce qu'il se passe autour de nous. Cet atelier est devenu une sorte de bulle dans laquelle on va prendre le temps de s'intéresser à des sujets peut-être un peu moins graves que ceux qui nous entourent, ou en tout cas les aborder avec un petit peu plus de sourire. C'est un petit monde à part, bien ancré cependant dans la réalité car il nous permet de mieux comprendre le monde dans lequel on vit.
"J'ai coutume de ne pas parler de mes projets télé tant qu'ils ne se concrétisent pas"
Vous ne comptez donc pas tourner ailleurs ?
Non, pas pour le moment. Cette question n'a même pas été envisagée.
Verra-t-on intervenir d'autres personnes que vous dans vos vidéos ?
Oui, je pense qu'à terme, il y aura des collaborations. C'est "work in progress" comme on dit. C'est ce que j'aime d'ailleurs avec Youtube, cette possibilité d'avancer à petits pas, de corriger le tir en temps réel, pour être le plus en phase possible avec la communauté.
Est-ce que vous êtes déjà accro au nombre de vues et de likes comme tout bon Youtubeur qui se respecte ?
Je ne peux pas vous dire que je n'y fais pas attention car c'est un peu le nerf de la guerre. Quand on aime transmettre, on aime avoir des informations sur l'audience à laquelle on transmet. Plus j'ai d'abonnés, plus je me sens responsable de ce que je dis. Je regarde donc, mais je ne suis pas un accro. Je m'endors parfois le soir en me disant : "Tiens, aujourd'hui, je n'ai pas regardé" (rires).
Vous produisez trois vidéos par semaine ? Le rythme n'est-il pas trop soutenu ?
En fait, on produit une vidéo de 6-7 minutes mise en ligne un samedi sur deux. A côté, nous avons trois formats plus courts : "Sur la planche" donc sur les aliments, "Pourquoi on dit", sur l'origine des expressions françaises, et "Dis Jamy", une FAQ lors de laquelle je réponds aux questions des abonnés. Elles portent en général sur la précédente vidéo, ce qui me permet d'approfondir un peu plus ce que je n'ai pu qu'effleurer.
Toute cette activité sur Youtube, ça veut dire que vous allez lever le pied en télévision ?
Non, ce n'est pas à l'ordre du jour. Il est vrai que l'agenda est très chargé et donne parfois un peu le vertige, mais on avance !
Vous continuez donc "Le monde de Jamy" sur France 3 ?
Oui, complètement !
Avez-vous d'autres projets télé ?
C'est déjà pas mal ! J'ai toujours des projets en tête mais j'ai coutume de ne pas en parler tant qu'ils ne se concrétisent pas.
Verra-t-on un jour vos compagnons de "C'est pas sorcier" intervenir dans vos vidéos Youtube ?
Ce n'est pas à l'ordre du jour car c'est vraiment une autre aventure.