Jean-Jacques Bourdin est en colère. Le journaliste a accusé hier François Fillon de mensonge, après son refus de participer à son "Entretien d'embauche" sur BFMTV et RMC. "François Fillon ment. Je ne l'ai jamais insulté. Il a annulé. Il n'a jamais proposé trois autres dates. Où est l'autorité morale ?", a-t-il écrit sur Twitter. Ce matin, il en a remis une couche en direct, rappelant que le rendez-vous du 21 avril prochain avait été pris en janvier dernier et confirmé depuis. "Jamais trois dates n'ont été proposées. J'aurais insulté François Fillon, c'est faux ! Les mots ont une valeur, j'ai simplement dit que François Fillon se dérobait", a-t-il expliqué, rappelant que François Fillon incitait les journalistes "à ne pas lâcher les affaires", quand il s'agissait de celles de... Nicolas Sarkozy. "Ma conscience professionnelle m'invite à lui donner rendez-vous ici face à moi, mais surtout face à vous", a-t-il lancé, proposant une nouvelle date, le 18 avril.
Depuis le lundi 10 avril, Jean-Jacques Bourdin présente un nouveau rendez-vous dans lequel il interroge les candidats à la présidentielle pendant une heure. Hier, on apprenait que François Fillon avait finalement refusé d'y participer. "Il ne veut plus parler des affaires, donc il estime que l'on ne peut plus l'interroger (...) Vous savez les absents ont toujours tort dans la vie", avait expliqué Jean-Jacques Bourdin.
Un peu plus tard dans la journée, sur BFMTV face à Ruth Elkrief, François Fillon a accusé le journaliste de l'avoir "insulté". "C'est totalement malhonnête... J'ai proposé deux dates (...) et je me fais insulter ? Je me fais insulter en direct sur l'antenne de BFMTV. Donc, je n'irai pas à ce rendez-vous là dans des conditions comme celles-là. Je ne suis pas aux ordres de Jean-Jacques Bourdin", a-t-il déclaré, avant de proposer une porte de sortie : "S'il veut revenir sur les propos qu'il a tenus et que l'on trouve une date, je serai ravi d'y aller, comme j'y suis allé très souvent". Réponse attendue dans les prochaines heures.
Depuis le début de la campagne présidentielle dite officielle, François Fillon n'est pas le seul à avoir refusé de se rendre dans un média, alors que le CSA impose, avec sa stricte réglementation du temps de parole, de convier l'ensemble des candidats. En effet, mardi dernier, Marine Le Pen a planté à la dernière minute la matinale de Patrick Cohen sur France Inter, après la polémique autour de sa déclaration sur la rafle du Vélodrome d'Hiver dimanche. Philippe Poutou, le candidat du NPA, a aussi annoncé mardi soir qu'il ne souhaitait pas participer à l'émission de "Zemmour et Naulleau" sur Paris Première, en raison de la présence d'Eric Zemmour, "idéologue d'extrême-droite déguisé en journaliste."
Mise à jour (13h35)
Sur son compte Twitter, Jean-Jacques Bourdin affirme que François Fillon a refusé la date du 18 avril pour l'interview sur BFMTV et RMC. "François Fillon se dérobe une deuxième fois... Je l'ai invité mardi 18. Il refuse. De quoi a-t-il peur ?", s'interroge le journaliste. Alors que Benoît Hamon était prévu le 18 avril, les équipes de la matinale de RMC et BFMTV ont décalé le candidat socialiste au vendredi 21 avril, à la place de François Fillon.