Lundi 14 juillet, Jean-Pierre Elkabbach faisait partie des personnes élevées au rang de commandeur de la Légion d'honneur pour ses "mérites imminents", après avoir été promu officier en 2009. Dans ses colonnes, le lendemain, Libération ironisait sur cette légion d'honneur accordée au journaliste d'Europe 1, dans un papier intitulé "Elkabbach carpette d'honneur". "On ne peut pourtant pas dire que sa récente interview de Nicolas Sarkozy, au lendemain de sa garde à vue, ait relevé d'un sommet d'indépendance journalistique" écrivait le quotidien, listant quelques questions du journaliste à l'ancien président de la République.
Ce vendredi, Libération publie dans ses colonnes un droit de réponse de Jean-Pierre Elkabbach, déçu du contenu de l'article. "Je me garderai bien de faire la leçon à mon confrère de 'Libération' : j'aime trop le titre, et j'ai trop de respect pour son fondateur, mon ami et compagnon, Serge July. Je n'entends pas, non plus, faire le procès d'un journal qui par votre comportement est, malheureusement, déserté par ses lecteurs. J'accepte toutes les critiques même quand elles sont anonymes : c'est la liberté d'expression" débute-t-il, avant d'exprimer son "dégoût pour tous ceux qui, pour vous injurier, trempent leur plume dans l'encrier de la haine : anonymement".
"Critiquez-moi, caricaturez-moi, mais de grâce : si vous voulez être digne de ce journal d'opinion, ne cédez pas à la facilité. Tombez le masque de la lâcheté, et ayez le courage de signer votre déshonneur ! Qui es-tu, oh toi, Lâche qui se cache ?" conclut Jean-Pierre Elkabbach, avant la réponse du quotidien.
"Nulle volonté de se cacher, à 'Libération', il n'est tout simplement pas d'usage de signer les formats courts. Pas plus que d'injurier, la carpette étant aussi une 'jeune carpe' ou un 'petit tapis mobile'" écrit Libération, avant d'adresser un dernier commentaire sur l'interview de l'ancien président de la République : "Avec ce droit de réponse, on redécouvre en tout cas la pugnacité de Jean-Pierre Elkabbach. Puisse-t-il en faire un usage identique lorsqu'il interviewe Nicolas Sarkozy".