Depuis le 26 juillet dernier, le journaliste français Loup Bureau est détenu par les autorités turques. Ce reporter freelance est accusé de participer à des activités terroristes en lien avec des combattants kurdes en Syrie. Récemment, la Turquie a annoncé qu'il serait transféré vers Van, une ville située à neuf heures de route de son lieu actuel d'emprisonnement. Un comité de soutien sur Facebook regroupant près de 4.000 personnes a été créé, ainsi qu'une pétition en ligne signée par 20.000 personnes.
Pour son avocat, Maître Martin Pradel, la mobilisation en France doit être encore plus importante, notamment de la part d'Emmanuel Macron et ses ministres. "Il risque jusqu'à trente années d'emprisonnement pour terrorisme. Dans le cas de Mathias Depardon, le soutien du président de la République et du gouvernement avait été décisif dans le dénouement de cette situation", a-t-il souligné au micro de franceinfo, déclarant qu'il était "assez incompréhensible que la France se montre réticente à prendre position, même de manière prudente."
Il a assuré comprendre "qu'il faille prendre des précautions car la Turquie est un pays allié dans la région". "Mais le minimum, c'est quand même de dire aux autorités turques que les autorités françaises souhaitent sa libération si la seule chose qu'on lui reproche est d'être journaliste", a poursuivi Maître Martin Pradel. L'avocat de Loup Bureau a ensuite "appelé Emmanuel Macron à réagir" : "Cela me parait bien naturel que le président de la République se saisisse d'une situation aussi grave que celle-ci."
En mai dernier, Mathias Depardon, journaliste français de 38 ans, avait lui aussi été arrêté et détenu en Turquie alors qu'il réalisait un sujet sur la région Sud-Est du pays, pour "National Geographic". Après d'intenses tractations diplomatiques, il avait finalement été libéré au début du mois de juin.