Les relations entre le député-maire de Cholet, Gilles Bourdouleix, et la presse locale ne vont pas s'arranger. Elles étaient déjà exécrables depuis l'été dernier lorsque Le Courrier de l'Ouest avait rapporté des propos tenus par l'édile au cours d'une visite dans un camp de gens du voyage. "Hitler n'en a peut-être pas tué assez" avait ce jour-là affirmé Gilles Bourdouleix, provoquant un tollé politique national repris par les médias du monde entier. Pour se défendre, le responsable politique avait à l'époque dénoncé une manipulation du journaliste présent, qualifié pour l'occasion de "petit merdeux". Gilles Bourdouleix avait aussi expliqué que Le Courrier de l'Ouest cherchait avec cette affaire à lui "faire la peau". Le journal avait porté plainte pour diffamation et dénonciation calomnieuse.
Trois mois plus tard, une nouvelle affaire risque de pourrir un peu plus les relations entre les deux parties. Ouest-France révèle en effet aujourd'hui avoir été victime, avec Le Courrier de l'Ouest, d'une tentative de manipulation de la mairie de Cholet. Cette dernière aurait ainsi voulu que ces deux organes de presse traitent une information pour laquelle elle avait fait un communiqué. Problème : Gilles Bourdouleix refuse, depuis "l'affaire des gens du voyage", tout contact avec des journalistes. Le cabinet du maire de Cholet a donc eu l'idée d'envoyer aux deux journaux de fausses lettres de lecteurs réclamant qu'ils relayent dans leurs colonnes l'information en question.
Avant le lancement définitif de l'opération, le directeur de cabinet de Gilles Bourdouleix a envoyé un dernier mail avec le modèle de lettre à signer et à envoyer aux journaux, ainsi que les dernières instructions à suivre. Maladresse ou coup du sort : cet email a en fait été directement envoyé aux rédactions de Ouest-France et du Courrier de l'Ouest. Les journalistes ont ainsi pu découvrir la lettre type d'un lecteur mécontent. Ce dernier leur reproche de ne pas avoir traité une information et les invite à se renseigner en lisant un communiqué "très instructif" de la mairie sur le sujet. "Il ne faut pas que la presse voie quoi que ce soit" met en garde le chef de cabinet à la fin de son mail. C'est réussi !