Si l'affaire Bourdouleix a logiquement occupé les médias français ces derniers jours, elle a aussi fait le tour du monde. De nombreux journaux étrangers se sont fait l'écho des déclarations sur les gens du voyage du député-maire UDI de Cholet, rapportées lundi par Le Courrier de l'Ouest. "Hitler n'en a peut-être pas tué assez", avait-il lâché lors d'une visite dans un camp de gens du voyage installés illégalement sur un terrain.
Souvent, les médias étrangers se contentent de relater les faits, sur la base des dépêches des grandes agences de presse. Seul le "Daily Mail", journal populaire britannique, met côte à côte, dans son article, le visage d'Hitler et celui de Gilles Bourdouleix. La confusion règne dans les différents articles, sur la dénomination du groupe visé par les propos de Gilles Bourdouleix. Pour certains comme la "BBC" ou l'"Australian", il s'agit de Roms ("Roma"). Pour d'autres, à l'image du "Washington Post" aux Etats-Unis ou de "El Tiempo" au Honduras, il s'agit davantage de Gitans ("gypsies" ou "gitanos") tandis que pour la chaîne indienne d'information en continu "Zeenews", il faut plutôt parler d'itinérants ("travellers").
Tous les journaux rappellent le climat général de tension qui existe en France autour de la question des gens du voyage. Les médias citent ainsi souvent, comme le fait le "Guardian", les déclarations récentes de Christian Estrosi sur les Roms. Le maire de Nice avait dénoncé le 7 juillet dernier leur comportement de "délinquants", évoquant, comme le relève le "Irish Times" les "belles et grosses voitures avec lesquelles ils tirent leurs belles et grosses caravanes pour lesquelles il faudrait parfois aux Français toute une vie pour pouvoir se payer les mêmes".
Mais le quotidien le plus critique envers la France est sans doute "The Australian", qui dénonce la politique française "de destruction systématique des camps illégaux et de rapatriement des Roms de Bulgarie et de Roumanie". Il précise que "la légalité d'une telle politique a été remise en question par l'Union européenne, les organismes des droits de l'Homme des Nations Unis et d'autres associations ".