Canal+ et NRJ ne sont pas les seuls à voir l'une de leurs antennes s'effacer en 2025. Le groupe RMC BFM s'apprête – de son plein gré, différence de taille avec les deux groupes précités – à fermer la chaîne BFM Paris Île-de-France. Le générique de fin devrait être déroulé au cours du premier semestre de l'année qui vient, selon les projections faites en CSE le 10 décembre 2024 par Nicolas de Tavernost, président de RMC BFM et représentant de l'actionnaire Rodolphe Saadé, et Jean-Philippe Baille, directeur général délégué à l'information du groupe RMC BFM.
Cette annonce mal vécue en interne, "qui a laissé les salariés de BFM Paris Île-de-France abasourdis", a mis en rogne les syndicats du groupe. Dans un communiqué commun publié dans la soirée du 11 décembre, le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la CGT RMC BFM ont dénoncé "le mépris de la direction", à qui ils reprochent de ne pas avoir joué franc jeu. "'On conserve le local', assurait Nicolas de Tavernost face au CSE le 10 décembre. Trente secondes après, il annonçait la fermeture de BFM Paris Île-de-France (...) La fermeture de la chaîne avait été démentie après la parution d'un article de presse du 28 novembre. Moins de 15 jours après, le sort de la chaîne est désormais scellé", résument les syndicats.
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Étant donné que la décision de fermer BFM Paris Île-de-France relève de considérations économiques et notamment de "pertes financières", un "plan de sauvegarde de l'emploi aurait dû logiquement être déclenché". Or, s'étonnent le SNJ et la CGT, "la direction semble compter sur la clause de cession pour organiser les départs". "C'est inacceptable", jugent les deux organisations, qui "demandent l'ouverture de négociations pour préparer les départs des salariés de BFM Paris, avec pour plancher des indemnités a minima égales à celles de la clause de cession assorties de véritables reclassements et d'accompagnements au départ".
Après BFM Paris Île-de-France, les syndicats s'interrogent quant à l'avenir de BFM DICI, BFM Grand Littoral et BFM Toulon Var, qui, selon "La lettre", pourraient connaître des coupes dans le budget. "'Rien n'est acté', nous répond la direction. De la même manière que BFM Paris", s'interrogent-ils. "Les salariés des locales concernées sont très inquiets pour la suite. Et la confiance est clairement rompue", estiment les syndicats, qui appellent, en conclusion, "la direction, qui reste silencieuse à nos propositions de rendez-vous, à faire preuve de transparence quant à son ambition pour l'information locale". Interrogée par l'AFP sur l'avenir des autres chaînes régionales de BFM ce mardi 10 décembre, la direction a assuré : "Pour l'instant, on ne va pas plus loin". Notre ambition reste la même, être un gage de proximité".
À BFM Toulon Var, par exemple, la dizaine de salariés, essentiellement des journalistes en poste à Toulon, redoutent "une marche arrière sur ce qui avait été lancé en septembre 2023, avec l'arrêt notamment des journaux de la mi-journée et du soir", assure ce vendredi 13 décembre 2024 un représentant national du personnel chez RMC BFM à "Var matin". Les discussions entre la direction et les syndicats ont-elles été entamées depuis la publication du communiqué ? Contacté par Puremédias, le groupe RMC BFM n'a, pour l'heure, pas donné suite à nos sollicitations. Selon nos informations, une rencontre est bien prévue entre les deux parties mais "les représentants syndicaux du groupe réfléchissaient à l'organisation d'une grève pour faire entendre leurs inquiétudes, selon "Var matin".
En attendant, les syndicats auront sur ce sujet un nouvel interlocuteur : RMC BFM a annoncé, ce vendredi 13 décembre 2024, la nomination d'Arnaud de Courcelles en qualité de directeur général des BFM Locales. Successeur de Philippe Antoine, qui a quitté le navire en même temps que l'annonce du projet de fermeture de BFM Paris, il conserve en parallèle sa casquette de directeur général de BFM Business. Karim Oudjane, lui, est nommé au poste de secrétaire général de l'information de RMC BFM. Il accompagnera et coordonnera les secrétariats des rédactions et notamment ceux des BFM Locales, en lien avec les directeurs généraux et sous l'autorité du directeur général délégué à l'information (Jean-Philippe Baille).