Avec six mois d'avance, TF1 a déjà fait sa liste de cadeaux au père Noël. Dans une lettre envoyée au gouvernement début juillet et révélée par Les Echos, Nonce Paolini, patron de la Une, fait part de ses nombreuses doléances. Un courrier envoyé bien avant le dénouement du dossier LCI, avec un refus par le CSA de son passage en gratuit.
Le ton est grave : "Nous sommes tous en grand danger", écrit le patron de la Une, détaillant ses demandes en matière de règlementation. Son souhait : l'assouplir ! Dans un contexte publicitaire en crise, TF1 demande à l'Etat un nouveau texte permettant aux grands groupes comme TF1 de se développer, notamment grâce à l'acquisition de nouvelles chaînes. Aujourd'hui, la législation les en empêche, pour limiter la concentration dans les médias.
Par exemple, la part de capitaux extra-européens dans une entreprise de médias ne peut pas dépasser 20% et une même personne ne peut pas détenir plus de 49% du capital ou des droits de vote de la société (sauf si l'audience moyenne de la chaîne reste inférieure à 2,5%). Autre contraite pour les groupes audiovisuels français, le nombre de chaînes dont ils disposent. Sur le numérique, un même groupe ne peut pas avoir plus de 7 canaux. La loi interdit aussi à un même groupe de posséder à la fois une télévision de diffusion nationale, une radio et un quotidien national.
Selon Nonce Paolini, ces dispositions anti-concentration, pensées pour favoriser l'exception culturelle française, ont provoqué une "malheureuse exception industrielle". "Pendant que Comcast, ITV, Prosieben, RTL, Mediaset et tant d'autres créent ou achètent des entreprises, conquièrent de nouveaux territoires, développent de nouveaux métiers, les acteurs français s'écharpent sur une réglementation qui les divise et dont les fondements datent de plus de 20 ans", écrit-il.
Le patron de TF1, qui dispose d'un trésor de guerre avec la revente d'Eurosport, voudrait pouvoir ouvrir TF1 à l'international pour faire face à l'arrivée de nouveaux acteurs comme Netflix. Ou encore se développer en France, avec le rachat de nouvelles chaînes de la TNT. Le courrier, adressé à Aurélie Filippetti en juillet, est désormais sur le bureau de la nouvelle ministre de la Culture, Fleur Pellerin.