Il-y-a-t-il eu conflit d'intérêt ? Selon les informations révélées par "Mediapart", la justice a été saisie sur le cas de Laura Tenoudji et son époux Christian Estrosi, maire de Nice. Surnommée "la Première dame de Nice" par la presse locale, la chroniqueuse de "Télématin", connue sous le nom de "Laura du web" dans l'émission, avait été choisie par France Télévisions pour coanimer l'Eurovision Junior 2023, qui a lieu dans la Cité des Anges.
Problème, la municipalité a en en grande partie financé l'évènement, à hauteur de 605.000 euros. Une municipalité gérée par le mari de Laura Tenoudji, Christian Estrosi. D'après l'article de "Mediapart", un premier signalement pour conflit d'intérêt a ainsi été effectué par "un fonctionnaire territorial souhaitant rester anonyme – et revendiquant à ce titre le statut de lanceur d'alerte".
Plus précisément, il s'agit d'un signalement pour une possible "prise illégale d'intérêts", "transmis à la justice par le biais d'un avocat niçois, au début du mois de décembre", explique le site d'investigation. De son côté, Laura Tenoudji a affirmé à Mediapart qu'elle n'a pas été n'a pas été rémunérée en plus de son salaire mensuel de chroniqueuse, un rôle qu'elle a exceptionnellement laissé de côté pendant une semaine pour accepter l'invitation "d'être ambassadrice de la ville de Nice pour l'Eurovision junior", raconte-t-elle.
"La question du conflit d'intérêts ne se pose donc pas", assure la journaliste. "C'est fou de dire cela ou même de le penser" a également répondu France Télévisions, qui assure que "ses billets et ses frais ont totalement été pris à sa charge".
Ce n'est pourtant pas la première fois que sa participation à un évènement culturel organisé par la mairie met la puce à l'oreille aux élus locaux. Exemple, fin septembre, explique "Mediapart", quand trois élus écologistes de la mairie et de la métropole avaient avaient envoyé un premier signalement à la justice pour dénoncer deux tables rondes du "Nice Climate Summit" qui devaient être animées par la journaliste.
Cet événement avait été en effet coorganisé par la municipalité ainsi que par le journal "La Tribune", dans lequel la chroniqueuse "collabore de manière indépendante". Finalement, la journaliste a "renoncé à ces deux tables rondes pour éviter toute suspicion dès l'instant où l'opposition de [son] mari dénonçait un conflit d'intérêts", a-t-elle assuré à "Mediapart". Elle ajoute qu'elle n'était pas rémunérée pour cette intervention, "rendant davantage service qu'autre chose".