C'est une affaire qui a choqué la rédaction de la chaîne d'infos. L'ancien journaliste de BFMTV Rachid M'Barki a été mis en examen dans le cadre de l'enquête portant sur des soupçons d'ingérence étrangère dans la politique et l'actualité française.
Une mise en examen effective depuis le 8 décembre pour "abus de confiance" et "corruption privée passive", a-t-on appris ce mardi de source judiciaire, confirmant une information révélée par "Libération" .
Licencié en février 2023 par le groupe Altice, à qui appartient BFM, le présentateur historique est accusé "d'avoir diffusé des séquences de propagande fournies clé en main par un intermédiaire pour le compte, notamment, de plusieurs États étrangers, dont le Maroc et Bahreïn", explique le quotidien.
L'enquête judiciaire avait pris effet après que la plainte contre X de son ancien employeur, ainsi qu'une et une enquête journalistique internationale publiée mi-février par le collectif de journalistes Forbidden Stories, dont la cellule d'investigation de Radio France et "Le Monde".
Cette enquête, intitulée "Story Killers", porte sur les activités d'une agence de désinformation israélienne dirigée par des anciens de l'armée et des services secrets. Une société israélienne fantôme surnommée "Team Jorge" par les journalistes. Une information judiciaire avait été ouverte en octobre notamment pour "abus de confiance", "corruption et trafic d'influence d'agent public" ou encore "blanchiment de fraude fiscale aggravée."
De son côté, Rachid M'Barki avait déploré un "lynchage médiatique" et dénonce une "calomnie pure". Il avait tout de même reconnu avoir diffusé des images fournies par "l'un de ses informateurs", en l'occurrence le lobbyiste Jean-Pierre Duthion. Ce dernier a été mis en examen en octobre, tout comme Nabil Ennasri.
Auteur de plusieurs livres sur le Qatar, celui-ci est suspecté d'avoir fait la promotion de la monarchie qatarie notamment lors de la Coupe du monde de football, ainsi que d'avoir fait des versements d'argent à Jean-Pierre Duthion.